Los Angeles – En pleine nuit
Plan sur la ville de Los Angeles. Il fait nuit. On retrouve Wesley est en train de déchiffrer les rouleaux d'Aberjianes. Dans le bureau d’à côté Cordelia l’observe par l’ouverture.
WESLEY : 'Shanshu'… 'Shanshu'… Mais ça pourrait être 'Shushan'.
CORDELIA : Tu essaies encore de comprendre ce mot ? Pourquoi c'est si long ?
WESLEY : Ah, oui, en effet, entre nous, on se le demande. Les prophéties d'Aberjianes n'ont été transcrites en 4000 ans qu'en une douzaine de langues différentes, dont beaucoup ne sont pas humaines ! On pourrait dire à un phalangoide de me sucer la cervelle. Ça améliorerait peut-être mon modeste rendement.
Cordelia vient rejoindre Angel assit sur une chaise en face de Wes, il lit un livre. Elle s’appuit négligemment sur l’encadrement de la porte et soupire.
CORDELIA : C'est qu'il est nerveux quand il traduit.
WESLEY : C'est un mot clé pivot sur ce qui est prophétisé pour le vampire avec une âme.
CORDELIA : Dépêches-toi de comprendre ce que dit le parchemin sur Angel. Je veux savoir ce qu'on dit sur moi. Est-ce qu'il y a une torride romance dans mon avenir ? Une méga fortune ? Si j'y suis forcée, je suis même d'accord pour devenir célèbre.
WESLEY : C'est un texte sacré ancien, pas un porte bonheur. Wesley reprend sa loupe et son crayon, puis retourne au déchiffrage du texte.
CORDELIA : Personne n'aime mon humour.
ANGEL : Moi, ça m'a fait rire.
CORDELIA : Oui ?
Exterieur – Devant chez Angel Investigation
Zoom sur un panneau directionnel se trouvant à l'extérieur de l'immeuble, où habite et travaille Angel, pour indiquer les numéros où se trouvent les diverses sociétés, dont Angel Investigations, qui se trouve au numéro 103. Quelqu'un vêtu d'une cape entre dans l'immeuble.
CORDELIA voix off : Dites voir ? Vous vous rappelez l'avocat qui voulait tellement partir de chez Wolfram & Hart ?
Retour dans le bureau
ANGEL : Lindsey ?
CORDELIA : Ils l'ont promu récemment.
Elle tourne le journal vers eux pour que Wes et Angel puissent observer la page.
CORDELIA: Il est associé maintenant.
WESLEY : Après ce que tu as fait pour lui. Il a vendu son âme pour une trentaine de pièces d'argent.
CORDELIA : En fait, il l'a vendue pour un salaire à six chiffres avec une part sur les bénéfices.
WESLEY : Je suis extrêmement déçu. Il avait l'occasion de changer.
ANGEL : Il l'a ratée.
Zoom sur Angel qui semble contrarié. Cependant il reprend sa lecture, tentant de reprendre la ou il en était resté. Mais il relève les yeux comme perturbé par quelques choses. Wesley le remarque.
WESLEY : Quoi ?
Cordelia a son tour observe Angel intrigué.
ANGEL : Il est un peu tard pour les visites.
Angel se lève, puis se rend dans le hall. Cordy et Wesley le suivent. La personne couverte de la cape est vue de dos. Angel lui donne une légère tape sur l'épaule avec sa hache, la personne laisse échapper un cri.
X : Oh ! Ah !
La personne se recroqueville et souffle pour reprendre ses esprit et se retrouve doucement vers Angel.
ANGEL : M. Nabbit ?
CORDELIA : David ?
NABBIT : Oh ouais ! Oh, le Cœur… le cœur bat trop vite.
ANGEL : Non, non, je ne voulais pas…
NABBIT : Non, j'ai… j'ai jamais eu aussi peur. On pourrait la refaire ?
WESLEY : Vous voulez… notre aide, je suppose ?
NABBIT : Moi ? Non. Je suis là pour passer le temps. J'ai séché mon conseil d'administration pour faire un jeu de rôle. Je suis le Maître ! Chouette ma cape, hein ?
CORDELIA : Eblouissante.
NABBIT : Merci. Vous voulez jouer ?
David regarde autour de lui comme fasciné. Il pénètre dans le bureau de Angel.
NABBIT : Oh, mais… Oh, la, la ! C'est la pièce où ça se passe ? Un désespéré, il souffre. Il n'a plus personne vers qui aller.
Angel pose sa hache sur les armoires de l'entrée et observa Nabbit du regard comme s’il ne comprenait pas un mot de ce qu’il racontait.
NABBIT : C'est pour ça qu'il vient. Il boit de ce café. Il s'assied sur ce canapé. Il a une bande de monstres assoiffés de sang à ses trousses.
Cordy, Wes et Angel sont muet, ils observent et écoute attentivement sans rien osé dire. Nabbit reprend son souffle et baisse la tête un peu triste.
NABBIT : Moi, qu'est-ce que j'ai fait aujourd'hui ? J'ai mis au point une messagerie numérique, gagné quelques millions de dollars. Bon d'accord, plusieurs. Ça change quoi, franchement ?
Cordy lui jette un regard envieux. Elle grimace même avant de lâcher avec un air un peu désespéré.
CORDELIA : On s'habille plus au dépôt-vente ?
NABBIT : Alors que… alors que vous autres, vous avez… des vies si… si pleines, si riches, si excitantes… à combattre les démons ! A n'importe quel moment, un démon peut franchir votre porte !
Les trois amis se tournent vers la porte, avec espoir, comme pour démontré le calme qui reigne chez eux. Puis ils reportent leur attention sur Nabbit. Après un long silence celui-ci lève la tête vers eux et demande :
NABBIT : Vous en avez vu des sympas dans le coin ?
Extérieur – Parc devant chez Wolfram & Hart
Dehors, il fait nuit. On se retrouve dans un parc, entouré d’arbustes et des voix résonnent dans la nuit. Deux moines sont en train de faire une incantation, tout en traçant un cercle avec une poudre blanche entre quelques arbres.
MOINES : Cette terre sainte est prête à le recevoir. Son moment est venu car comme il est écrit, lui qui est pures ténèbres, obscurité, sortira dans la lumière.
Le sol se met à trembler. Le cercle prend feu, les flammes montent vite et haut. Quelques choses apparaissent au centre de ce cercle. Un personne de première abord, portant un casque métallisé, couvrant une grand parti de son visage apparait alors que les flammes se font moins virulentes. Il sort du cercle et on peut apercevoir que c’est surement un démon. Il s’avance lentement et on aperçoit que ce sont les avocats de Wolfram et Hart qui l’attendent. Holland, Lindsey et Lylah ont l’air nerveux. Il dépasse les deux moines et se poste devant les trois avocats.
HOLLAND : Bienvenue chez Wolfram & Hart. J'espère que vous avez fait bon voyage.
Le démon passe à côté d'eux en les ignorants. Les moines lui emboitent le pas et se dirigent vers Wolfram & Hart. Lylah et Lindsey échangent un regard. Après quelques secondes les trois avocats les suivent sans un seul mot.
G E N E R I Q U E
Angel Investigation – Nuit
Dans le bureau de Angel, les trio observent toujours Nabbit sans comprendre ce qu’il fait là. Il est toujours installé dans le canapé avec un grand sourire.
NABBIT : Vous, vous trois… Ah… Vous… vous ne savez jamais ce qui va se passer, c'est vrai. Ça c'est…
Il s’interrompt et se lève rapidement.
NABBIT : J'étais content de vous voir.
ANGEL : Nous aussi.
CORDELIA : C'était sympa.
WESLEY : Repassez un de ces jours.
NABBIT : Oui, à bientôt !
WESLEY : Ça y est. Je viens de comprendre.
CORDELIA : Que c'est un type richissime qui s'ennuie à mourir ? Que la vie est trop nulle ?
WESLEY : Non. Le mot sur le rouleau.
Il retourne dans le bureau de Angel rapidement suivit de près par Cordy et Angel.
CORDELIA : Le truc du 'chat-chien' là ?
WESLEY : 'Shanshu'.
Angel s'assied, et reprend sa lecture.
WESLEY : S'il ne vient pas du Phygian, mais qu'il descend au contraire des anciens Magyars, sa racine serait plutôt 'phyna' ou 'guerrienne'. Et la signification de ce mot est…
Wes s’arrête subitement et observe le livre sans vraiment comprendre.
CORDELIA : Quoi ? On attend !
WESLEY : La mort.
CORDELIA : Mais, le parchemin concerne bien le vampire qui a une âme.
Wes lève les yeux vers Cordy et ils se tournent tous les deux vers Angel qui lui ne semble pas plus perplexe que cela.
CORDY : Angel va mourir ?
ANGEL : Oh. Et quoi d'autre ?
CORDELIA : On peut dire qu'il le prend bien. L'instant est bien choisi pour parler de mon augmentation ?
WESLEY : Ça arrivera dans bien des années, après de nombreuses batailles.
CORDELIA : Qu'on m'augmentera ?
WESLEY : Les prophéties apocalyptiques ne sont pas une science. Elles sont souvent à côté de la plaque, alors… aucune… raison de s'inquiéter.
Alors que Wes tente de prendre les choses du bon côté malgré le fait qu’on sent l’inquiétude et la tristesse dans sa voix. Angel lui reste impassible.
ANGEL : Mmm.
WESLEY : D'ailleurs, tu as l'air très détaché. Tu ne te sens même pas concerné ?
Angel a un sourire sur le visage et lève les yeux vers Wes. Mais au même moment il voit Cordy et se redresse précipitamment pour la rattraper avant qu’elle ne chute. Elle a une vision. Il la retient et l’installe dans le fauteuil le plus proche.
ANGEL : Doucement ! Détend toi !
Cordy émet quelques cris de douleur. Dans la vision on voit une vieille femme se défendre.
CORDELIA : Mal ! Un cachet !
WESLEY : Un démon prend des cachets, il a mal.
CORDELIA : Donne-moi un cachet !
Elle regarde Wes avec un regard furieux et se tient la tête.
WESLEY : Oh.
ANGEL : Détends-toi Cordelia.
CORDELIA : Une femme. A en juger par le sac en plastique sur sa tête, une sans-abri, je suppose. Elle affronte un démon poisseux.
ANGEL : Où ça ?
CORDELIA : Il y avait une atroce puanteur. C'est sûrement le démon poisseux. Yerk ! Il sévit derrière l'usine de retraitement à El Segundo.
ANGEL : J'connais !
Angel a déjà attrapé sa veste et est en chemin vers la sortie.
WESLEY : Tu as besoin…
ANGEL : Non, reste ! Occupe-toi d'elle !
Wes sort quelques cachets de la boite et prépare un verre d’eau pour Cordy.
CORDELIA : Y'en a marre de souffrir de ces saletés de visions d'horreur !
WESLEY : Tiens.
CORDELIA : Merci. Si je tombe sur les Puissances Supérieures, je leurs balance un magnifique pain dans le ventre !
Wes se retient de sourire et la regarde avec sympathie.
CORDY : Tu crois qu'elles ont un ventre ?
Nuit - Wolfram et Hart
VOCAH : Vous avez perdu le rouleau d'Aberjianes ?
HOLLAND : Le manuscrit a été volé dans notre coffre.
VOCAH : La résurrection ne peut se faire sans le rouleau.
LILAH : Nous en avons conscience.
LINDSEY : J'ai commis une énorme erreur. Je veux la réparer.
VOCAH : Vous ne ferez rien. Je vais récupérer le rouleau moi-même. Qui l'a volé ?
HOLLAND : Angel.
VOCAH : Angel ! On m'a convoqué pour la résurrection. Le seul rite qui aurait ramené cette créature enfin vers nous, qui devait l'arracher aux Puissances d'en Haut… et c'est lui qui a le rouleau.
LILAH : Nous sommes conscients de l'ironie de la situation.
VOCAH : Il est en possession des Prophéties. Sa dévotion aux Puissances Supérieures est absolue.
LILAH : Il est certain qu'il n'a pas pu étudier le texte en entier.
VOCAH : Non, et il ne le pourra pas. Toutes les voies d'accès aux Puissances Supérieures seront fermées pour lui, et le rouleau de parchemin nous reviendra.
LINDSEY : Pouvons-nous vous aider ?
VOCAH : Non, je n'ai besoin de personne. Vocah quitte la pièce énervée suivit par ses deux moines laissant Lindsey sans voix.
HOLLAND : Eh bien, la discussion est close.
Los Angeles – En pleine rue
Les sirènes et les gyrophares de police déchirent la nuit. Alors que deux officiers regardent une voiture de patrouille arrivée. Ils sourient en apercevant Kate sortir de sa voiture.
OFFICIER 1: Tiens, je t'avais dit qu'elle viendrait. Elle guette les appels des cinglés à la radio.
OFFICIER 1 : T'es sûr qu'elle branche pas sa radio sur son propre cerveau ?
Kate s’avance vers eux et les détaille du regard.
OFFICIER 1: Lieutenant. Selon le rapport, on aurait entendu des, je cite : "De drôles de plaintes, et des hurlements inhumains".
OFFICIER 2: L'appel faisait état d'une espèce de chose visqueuse qui enlevait une pauvre vieille.
KATE : Je sais, j'ai entendu. Restez-là.
Sans faire attention aux deux hommes, elle passe à côté d’eux et s’éloigne vers la ruelle.
OFFICIER 1: Vous ne voulez pas qu'on vous file un petit coup de main ?
OFFICIER 2: Ou alors, une camisole ?
Kate se retourne vers eux et ralentit le pas. Elle leur jette un regard chargé de dédain et reprend son chemin vers le fond de la ruelle sans dire un mot. Les deux hommes restent silencieux mais esquisse un sourire moqueur.
Alors qu’elle s’enfonce dans la rue sombre, elle entend une femme qui pousse des gémissements. Inquiète elle ramène sa main à la ceinture pour tâter son arme. Elle prévoit l’intervention et continue d’avancer, prudente. Au loin on reconnait une voix :
ANGEL : Détendez-vous, c'est fini, tout va bien. Vous n'avez rien. Vous êtes sous le choc.
Angel apparait dans la ruelle, tenant une femme a bout de bras. L’aidant à marcher. Kate fronce les sourcils et range son arme.
VIEILLE FEMME : Vous voyez, dès qu'on a le dos tourné, ils viennent vous prendre. Ils sont malins.
ANGEL : C'est fini. Vous ne craignez plus rien.
VIEILLE FEMME : Oui, il a son compte. Vous l'avez mis en morceaux.
Kate croise les bras devant elle comme ils viennent dans sa direction.
VIEILLE FEMME : Il m'a sauvée. Un de leurs espions a failli m'emmener. Et puis au fait… j'en ai marre que le service de l'hygiène soit après moi comme ça.
La vieille passe à côté de Kate en râlant et continue son chemin sans demandé son reste. Angel se retrouve face à Kate, il est gêné. Elle semble furieuse, contrarié.
ANGEL : Bonsoir.
KATE : C'était quoi ?
ANGEL : Il ne fera plus de mal à personne.
KATE : Qu'est-ce que c'était ?
ANGEL : Un démon poisseux.
KATE : Génial. Je vois que cette ville a tout ce qu'il faut. Démons, sorciers, vampires…
Elle lance un regard emplit de colère à Angel.
ANGEL : Ecoutes, je sais que ce n'est pas facile pour toi. C'est normal. Il est très dur d'affronter une telle réalité. Mais il faut peut-être penser que…
Kate se met à glousser mais dans le son de sa voix on sent le dédain.
KATE : Désolée. C'est… c'est parce que toi, tu n'es même pas un être humain, mais tu me fais la morale. C'est assez cocasse, non ? La réalité, je l'affronte. Et que mes collègues se moquent de moi, je m'en fiche. Ils peuvent penser ce qu'ils veulent. Ce qui compte désormais, c'est débarrasser la ville de ton espèce.
ANGEL : Mon espèce.
KATE : Oui, ton espèce. Celle qui a tué mon père. Tu croyais que j'avais oublié, peut-être ? Non, je n'oublie rien du tout.
Kate lance un dernier regard à Angel plein de rancœur et se retourne le laissant planté au milieu de la ruelle. Angel la regarde un instant ne sachant pas comment réagir à cela puis s’en va à son tour.