EXT. RUES - NUIT
Une jeune femme court à toute vitesse, paniquée. Elle fuit quelqu'un. Elle regarde par dessus son épaule, sans s'arrêter, mais lorsqu'elle se retourne à nouveau, elle fonce droit dans son poursuivant. Elle est si apeurée qu'aucun son ne sort de sa bouche. Son poursuivant est un vampire. Il lui pose son doigt recouvert de métal sur la bouche, puis lui dessine une marque sur la joue avant de la mordre. Puis, il la laisse glisser au sol, sans vie. On entend le bruit des sirènes de police en bruit de fond. C'est seulement à ce moment qu'on voit que le vampire, c'est Angel.
INT. APPARTEMENT D'ANGEL - CHAMBRE - NUIT
Angel se réveille en sursaut, comme s'il avait fait un cauchemar.
EXT. RUES - NUIT
L'inspecteur Kate Lockley arrive sur les lieux du crime.
Kate (à un officier) : C'est où ?
Officier : Par ici.
Elle s'approche du corps. Elle lui prend le menton et lui tourne le visage. Sur sa joue, il y a une croix qui a été incisée avec un couteau.
Kate : C'est le même type. Ca en fait trois. Et ce n'est qu'un début.
INT. AGENCE - JOUR
Cordy : C'est la ville de tous les rêves. Une mystérieuse oasis qui a surgit en plein désert. Mais même la blonde et lumineuse Los Angeles a ses défauts et ses zones d'ombres. Vous l'avez appris à vos dépends, à la manière forte. (On voit qu'elle parle toute seule) Vous exposez votre problème à la police, (Elle se penche sur une chaise) ils sont incapables de vous aider, et vous débarquez chez nous.
Wesley ouvre la porte et reste dans l'embrasure. Il tient ce qui semble être le courrier dans ses mains.
Wes : Je crois qu'il est temps de parler.
Cordy : On n'aime pas trop le genre frimeur qui chasse le démon en solitaire. Qu'est-ce que tu veux Wesley ?
Wes (entre dans l'agence) : Comme je passais par là, nous aurions pu comparer nos points de bataille et nos points de vue respectifs.
Cordy (attrape un dossier) : Mmm. Je croyais que tu faisais cavalier seul ?
Wes : Eh bien, même un cow-boy solitaire comme moi admet que le libre échange des informations ne peut que bénéficier à notre lutte commune. (Cordélia s'assoit à son bureau et le regarde bizarrement. Il lui tend le courrier) J'en profite aussi pour apporter les nouvelles du matin.
Cordy : Ah. C'est gentil. Je t'écoute, alors, qu'est-ce que tu as ?
Wes : Ce que j'ai ?
Cordy : Tu voulais qu'on échange des tuyaux sur les horreurs de la semaine, non ?
Wes : Oui ! Des tuyaux, c'est bien cela. - Euh, eh bien voilà, tout a l'air d'un calme olympien.
Cordy : D'accord. Eh bien, c'est gentil d'être passé.
Wes (s'assoit) : Et chez toi ? Comment évolue la lutte contre le mal ?
Cordy : Je vendais mes services à un fauteuil vide. A toi de conclure.
Wes : C'est le calme plat aussi. (Cordélia lit le journal) - Bien, soyons prêts et disponibles ! La situation va sans doute dégénérer. Nous ne pouvions pas être plus efficaces, à mon sens. Quelle équipe ! Nous avons vaincu ce monstre dément en un temps record !
Cordy : Oui, enfin, tant qu'on ne m'arrache pas les yeux, je ne m'en plains pas.
Wes : Oui, des plus efficaces ! Toi et tes visions sibyllines, Angel et ses muscles, et mon extraordinaire pouvoir de déduction ont permis de…
Cordy (l'interrompt en lui tendant le courrier) : Tiens, c'est pas le nôtre.
Wes : Pardon ? (Il prend le courrier)
Cordy : C'est le courrier du dentiste. Notre voisin d'à côté.
Wes : Ah oui, ça m'avait… (Son regard s'arrête sur la une du journal) échappé.
Cordy : Tu te sens pas bien ? Je t'entends plus bavasser.
On entend l'ascenseur qui se met en marche.
Wes (se lève) : Je suppose qu'il serait bon que j'aille le rapporter à son propriétaire, hein ?
Wesley sort de l'agence au moment ou Angel ouvre la grille de l'ascenseur avec brusquerie. Il semble plus lugubre que d'habitude.
Angel (à Cordélia) : A qui tu parlais ?
Cordy : A personne. Euh, à Wesley. (Angel va se servir un café) Euh, dis donc, tu te rappelle le numéro de plaque qu'on avait, pour ce délit de fuite ?
Angel : J'me rappelle que tu devais faire des recherches.
Cordy : Ca ne donne rien. Ils sont tous allergiques aux privés. Eh, en voilà une tête de mort-vivant ! (Angel la regarde) Au fond, pour un type complètement mort, c'est plutôt un signe de… santé…
Angel : Donne-moi le numéro.
Cordy : D'accord. (Elle lui tend le papier) Tu peux peut-être demander à ta copine flic de faire des recherches pour nous en douce.
Angel : Kate ?
Cordy : Tu es sûr que ça va ? Tu as beau avoir plus de 200 ans, c'est rare de te voir avec des énormes cernes.
Angel (se dirige vers la porte) : J'vais régler ça tout de suite.
Cordy : Eh !
Angel (irrité) : Ca va Cordélia, n'en rajoute pas !
Cordy : J'ai rien dit…
Elle le regarde faire alors qu'il ouvre la porte. Il se recule précipitamment lorsque les rayons du soleil le touchent.
Angel : Je prends les souterrains.
Une fois Angel partis, Cordélia se lève pour aller refermer la porte d'entrée. On voit Wesley caché non loin dans le couloir. Il se faufile en douce hors de l'immeuble.
INT. COMMISSARIAT - JOUR
Angel suit Kate à travers le commissariat.
Kate : Tu te doutes bien que je n'ai pas à donner ce genre de renseignements à un privé, Angel.
Angel (baisse la tête) : Oui, j'me doute…
Kate : C'est bien parce que c'est toi.
Angel : J'apprécie, Kate.
Kate : Je le sais bien. Mais peu importe. Normalement, je devrais t'avoir ça pour demain matin.
Kate s'assoit à son bureau.
Angel : Il n'y a pas d'urgence. En fin d'après midi… ou même demain soir, ça ira.
Kate : J't'avouerai que ça me fera du bien de décrocher de cette enquête. Ne serais-ce qu'une minute.
Angel : C'est dur ?
Plan sur une photo d'un homme sur le bureau du Kate.
Kate : La première victime. Reggie Sparks, agent de police. Il assurait la sortie des écoles. (Angel fait le tour du bureau pour mieux voir les photos) Jimmy Marken, qui venait de s'inscrire en fac. Et Jessica Halpren, une serveuse de 25 ans. Et quel est leur seul point commun? Leur meurtrier. C'est tout.
Angel : Ils ont autre chose. - Ils t'ont toi.
Kate lui sourit lorsqu'une femme officier lui apporte un dossier.
Officier : Tenez, ce sont les photos que vous avez demandé.
Kate : Merci. (Elle ouvre le dossier et parle à Angel sans le regarder) Tu n'as qu'à repasser demain. (Angel a les yeux fixés sur le dossier) Je pense que d'ici là j'aurais eu le temps de violer la vie privée d'un citoyen pour toi, et tu pourras… (Elle relève la tête et voit qu'Angel fixe la photo du cadavre de la femme avec la croix sur la joue) Oui, c'est effroyable, n'est-ce pas ? Ca fait 48 heures que j'essaye d'établir le profil de l'assassin. Et j'te jure qu'entrer dans la tête de ce tueur n'est pas une partie de plaisir. Dans les journaux, il l'ont surnommé le "Pape". Il s'imagine sûrement investit d'une mission divine.
Angel : Non. (Kate le regarde) C'est l'inverse. C'est pour se moquer de Dieu. - C'est ce que je pense.
La femme officier revient.
Officiel : Inspecteur ? Tout le monde est prêt, on vous attend.
Kate : D'accord, j'y vais. - Pff… C'est l'heure de la réunion. (Elle se tourne vers Angel, mais il est déjà entrain s'éloigner) Déjà parti.
INT. COMMISSARIAT - SALLE DE REUNION - JOUR
Kate s'adresse à une assemblée de policiers.
Kate : A priori, l'assassin est un homme de race blanche. Et étant donné le peu de résistance opposée par ses victimes, on peut en déduire qu'il ne doit pas être effrayant. Il a du charme, il serait même assez avenant.
EXT .RUES -NUIT
Angel marche dans la rue
Kate (voix off) : Mais c'est un esprit et un cœur solitaire. Peut-être doté d'une double personnalité. Et une fois le crime commis, il n'a aucun souvenir de son acte. Il ne considère pas ses victimes comme des êtres inférieurs.
INT. COMMISSARIAT - SALLE DE REUNION - JOUR
Kate : Ce serait plutôt lui qui se considèrerait comme un être à part, voire surhumain, une espèce supérieure.
EXT .RUES -NUIT
Angel déambule toujours dans les rues de Los Angeles.
Kate (voix off) : Il traque sa proie, l'observe, et entre en contact avec elle. Il est peu probable qu'il soit marié…
INT. COMMISSARIAT - SALLE DE REUNION - JOUR
Kate : … mais il est possible qu'il sorte depuis peu d'une importante histoire d'amour qui se serait mal terminée. Si l'on cherche quel peut être le phénomène déclencheur de ce type de crime, on voit que la rupture sentimentale arrive en tête de liste.
EXT .RUES -NUIT
Angel s'arrête lorsqu'il voit un femme blonde, de dos, qui pourrait être Buffy.
Kate (voix off) : Avant d'échouer, cette relation a dû correspondre à une période inactive dans la vie criminelle de cet homme. C'était son garde fou. Son salut. Mais la rupture l'aura amené à récidiver.
La femme se retourne, et bien sûr, ce n'est pas Buffy. Angel continu son chemin.
Kate (voix off) : Il ne fait aucun doute que c'est un criminel expérimenté. Il sévit depuis très longtemps, et il ne s'arrêtera pas là.
INT. AGENCE - NUIT.
Cordélia éteint toutes les lumières, prend ses affaires et s'apprête à partir. Elle ouvre la porte et sursaute en voyant Wesley juste derrière.
Cordy : Ah !
Wes : Ah !
Cordy : Oh non, Wesley ! Où tu vas, comme ça?
Wes (entre et referme la porte) : Où est-il ? Où est Angel ?
Cordy : Il est sorti. (Elle voit qu'il a un pieu dans la main) Et c'est quoi, ça ?!
Wes (examine les recoins de l'agence) : Un pieu. Ca se voit, non ?
Cordy : C'est pas très poli de venir sur le lieu de travail d'un vampire avec ce genre d'objet. Sans compter que ça pourrait être très mal pris !
Wesley ferme les stores et fouille dans son sac.
Wes : Tu te rappelles, Cordélia, ce matin, quand je t'ai rapporté le courrier du voisin, pensant que c'était le vôtre ? (Il sort une page du journal de son sac) Eh bien regarde ça.
Cordy : Oh, pitié… Tu as osé découper le journal de ce brave homme ?! Tu cherches quoi ?! A nous faire expulser ?!
Wes : Quoi ? Non ! Attends, lis cette coupure.
Cordy (prend la page) : Une troisième victime découverte. (Elle regarde Wesley) Et alors ? C'est ordinaire. C'est pas… C'est pas la une du jour.
Wes : Si, c'est la une, justement. Mais tu as vu sa façon de procéder ? La mutilation du corps avec ce symbole religieux ?
Cordy : J'devrais réagir ?
Wes (soupire) : Je crois que tu devrais aller t'asseoir. (Cordélia obéit en soupirant) Lorsque j'étais en service à Sunnydale, en tant qu'expert en vampirologie, j'ai effectué de nombreuses recherches, et en particulier sur Angel... (Il lui montre un dossier au nom d'Angel) … étant donné son rapprochement délicat avec la Tueuse.
Cordy : Il est délicat avec tout le monde.
Wes : La lecture de l'article dans le journal m'a fait froid dans le dos. (Il lui donne le dossier) Ca m'a rappelé quelque chose. J'ai donc immédiatement vérifié certains faits, qui confirmaient - et j'ai peine à le dire - mes soupçons les plus noirs. A la fin du 18e siècle, l'habitude d'Angelus était de marquer d'un signe distinctif ses victimes, en gravant sur leur joue gauche une croix chrétienne ! (Cordélia regarde toujours le dossier) - Histoire d'informer de son passage.
Cordy (lui tend le dossier, très calme) : Ecoute. Sois gentil, et va-t-en. Si tu as des soupçons sur Angel, tu n'as rien à faire ici.
Wes : Cordélia !
Cordy (se lève, furieuse) : Non ! Ca n'a aucune importance ! On se fiche de savoir les horreurs qu'il a commises à cette époque, quand il était saupoudré et perruqué ! Il est du bon côté aujourd'hui, et c'est un ami, Wesley ! Rien de ce que toi ou n'importe qui dira sur lui ne me fera trahir cette amitié !
Angel : Cordélia… il a raison.
Wesley se retourne brusquement pour voir Angel debout là, très calme.
Cordy (à Wesley) : Toi tu lui plantes dans le cœur et moi je le décapite !
Wes : Attrape une croix et la dirige vers Angel) : Vade retro !
Angel : Je ne vous ferai rien.
Cordy : Ah, et la demoiselle qu'on vient de retrouver morte, c'est ce que tu lui as dit ?
Wes : Qu'est-ce qui pourrait nous forcer à te croire ?
Angel attrapé brusquement Wesley et le tient contre lui, l'empêchant de bouger
Angel : La facilité avec laquelle je te tuerai si je le voulais.
Wes : D'accord. Nous t'écoutons.
Angel pousse Wesley de côté. Il se met à parler, comme pour lui-même.
Angel : Je n'ai pas le souvenir d'avoir fait ça.
Cordy : Alors là, je suis très déçue. J'espérais des protestations énergiques et rassurantes.
Angel se détourne et va s'asseoir sur le bord du bureau.
Angel : J'ai vécu ça en dormant.
Wes : En dormant ?
Angel : Des rêves de meurtres. - A chaque fois c'est pareil. Je les traque, je joue avec mes proies, je les marque au visage quand ils sont vivants, et je me nourrit de leur sang avant qu'ils ne meurent de peur.
Cordy : Et alors, ça s'appelle un cauchemar… Ca veut pas dire que …
Angel : Ca n'a rien d'un cauchemar. J'y éprouve du plaisir.
Cordy : Ah…
Wes (déglutit) : Et ce que tu penses, c'est que tu n'as pas fais un cauchemar, mais que tu as agit dans un état hypnagogique.
Cordy : Hypnagogique ?
Wes : Oui, comme un somnambule, je veux dire.
Cordy : Pour les vampires, c'est hyper risqué ! A peine ils sortiraient leur nez dehors que leur pyjama prendrait feu ! Non mais t'imagines !
Wes : Exact ! A moins que ça ne se passe avant que le jour ne se lève. (Cordélia et Wesley regardent Angel) Et justement, c'est bien le cas pour les trois meurtres.
Angel (se lève) : Il n'y a qu'un moyen de vérifier.
INT. APPARTEMENT D'ANGEL - CHAMBRE - NUIT
Wesley et Cordélia attachent Angel à son lit avec des chaînes.
Wes (à Cordélia) : Tu sers bien, surtout.
Cordy : Oh, garde ces conseils instructifs pour toi ! C'est ça la vie de star. On me demande de faire du café, et d'enchaîner le patron de la boîte. Il est temps que je me syndique.
Angel : Cordélia, c'est assez serré, là ! Ca va !
Cordy : Si tu te réveilles en pleine nuit avec une petite soif, j'ai pas envie de finir en cocktail.
Wes : Bon, eh bien nous n'avons plus qu'à attendre.
Cordy : Ouais. - Dis, ne le prends pas mal, Angel, mais même si tu te contente de commettre ces horribles crimes en rêves, même comme ça, j't'avoue que je préfère ne pas être dans les parages.
Angel : Je te comprends.
Cordy : Bonne nuit. Dors à poing lié. J'veux dire… à poing fermé.
Angel : C'est pas les meilleures conditions, mais ça devrait aller.
EXT. RUES - NUIT (1786)
Une femme court dans la rue. Elle semble fuir. Elle s'arrête pour tambouriner à la porte d'une maison, mais son poursuivant la rattrape, lui fait la croix sur la joue et la mort. Il la laisse glisser au sol. Angelus est debout à côté, et s'adresse au vampire.
Angélus : Alors, c'était bien ?
INT. APPARTEMENT D'ANGEL - CHAMBRE - NUIT
Angel se réveille en sursaut, toujours attaché à son lit. Wesley est assis au pied du lit et somnole. Cordélia vient dans la chambre avec le journal.
Cordy : Debout là-dedans !
Wes : Ca a marché.
Cordy : Vous voyez, bonnes nouvelles. Y a eu un meurtre cette nuit ! Enfin, c'est nettement moins une bonne nouvelle pour la pauvre femme, mais là on est sûr que ce n'est pas monsieur "Je suis un monstre cruel" qui l'a zigouillée !
Wesley commence à ouvrir les chaînes d'Angel, mais s'arrête en entendant Angel dire :
Angel : C'est moi qui l'ai tué.
FLASHBACK : EXT. RUES - NUIT (1786)
Angélus : Alors, ça te plait ?
Vampire : Beaucoup. (Il reprend son visage humain)
Angélus : Bien joué, pour une première fois.
Vampire : C'est étrange, c'était ma sœur.
Angélus : Ah… Et tu n'éprouves rien.
Vampire : Non non. En revanche, j'ai faim.
Angélus : Tu apprends vite, c'est bien.
Vampire : Ca n'est pas du tout l'avis de mon père.
Angélus : Tu devrais partager l'événement avec lui, qu'il voit que tu es devenu un étudiant émérite.
Vampire : Mon père ? Excellent !
Angélus : Ah…
Vampire : Ils doivent tous être entrain de dîner.
Angélus : Ah, un festin ! Excellent ! (Il le prend par l'épaule) Profite de ces instants, savoure-les bien. Tu ne retrouveras jamais ces moment-là. La famille, Ben, y a rien de plus exquis.
INT. APPARTEMENT DE PENN - JOUR
Ben épingle sur un mur tous les articles de journaux se rapportant aux crimes. Puis il s'éloigne du mur et reste un moment à les regarder.
INT. APPARTEMENT D'ANGEL - JOUR
Angel : J'l'ai bien formé.
Cordy : Un vrai mentor pour psychopathes.
Wes : 200 ans d'expériences. Il n'a plus grand chose à apprendre.
Cordy : Tu parles ! Jerry Lewis s'est renouvelé plus souvent en 20 ans que lui en 200 ans. Pourquoi est-ce qu'il refait toujours le même numéro ?
Wes : Eh bien, parce que c'est un classique. A chaque fois qu'il écrase sa pastèque avec son gros marteau, je ris à m'en décrocher… (Il s'arrête en voyant les regards que lui lancent Angel et Cordélia)
Angel : Je ne comprends pas pourquoi.
Wes : Et tu ne penses pas qu'il fait ça en signe de reconnaissance ? Qu'il sait que tu es ici ? Ca pourrait expliquer tes rêves.
Angel : Non. J'ai toujours eu des liens avec ceux que j'ai engendré. Il ne doit pas être très loin.
Cordy : On ne sait pas comment le retrouver, et les flics n'ont aucune chance de l'arrêter. C'est pas super…
Angel (se lève) : Kate !
Wes : Qu'est-ce que tu veux faire ?
Angel : C'est trop dangereux. Elle ne sait pas à quoi elle s'expose !
Wes : Et tu veux le lui dire ?! - Réfléchis ! Tu ne peux pas aller voir la police et lui dire que tu sais tout sur ces meurtres, et que l'assassin est un puritain de plus de 200 ans que tu as bien connu ! Tu perdrais aussi vite que Lady Hamilton a perdu sa vertu. (à Cordélia) Pardon, je te prie de m'excuser.
Cordy : Il n'y a aucune raison, je saisi pas l'image.
Angel : C'est quelqu'un de bien. Elle dispose de moyens efficaces que nous n'avons pas.
Cordy : Dommage pour elle.
Angel : Ou tant mieux pour nous.
INT. COMMISSARIAT - JOUR
Angel entre dans le commissariat et attend que Kate le rejoigne.
Kate : Tiens. J'ai les infos que tu voulais, sur la plaque. (Il semble ailleurs) Où es-tu, Angel ? Comme quoi ta mélancolie pleine de mystères est plutôt un atout. Bien joué.
Angel : Est-ce que je pourrais te parler en privé ?
Kate : Oui, bien sûr.
Kate emmène Angel dans la salle de réunion.
Kate : Qu'est-ce qu'il y a ?
Angel referme la porte derrière lui. Il s'avance dans la pièce et voit toute une série de photos des meurtres épinglée sur le mur.
Angel : Comment avance l'enquête ?
Kate : C'est au point mort. Les tueurs en série qui manquent le plus d'égard oublient aussi de nous laisser des indices. (Angel a des flash du passé en voyant les photos) Angel ?
Angel (pour lui) : Il répète tout ça…
Kate : Qu'est-ce qui se passe ?
Angel se retourne pour la regarder, et voit qu'elle tient sa croix, qu'elle a en pendentif autour du cou, dans sa main.
Angel : C'est très compliqué.
Kate : Essaye de faire simple, alors.
Angel : Tu as confiance en moi ?
Kate : Tu sais bien que oui.
Il déplie une dessin qu'il épingle au mur.
Angel : Alors crois-moi si je te dis… que c'est l'homme que tu recherches.
Kate : D'où tu sors ça ?! Je ne vois pas comment…
Angel (l'interrompt) : Tu me fais confiance ?
Kate : Je suis très étonnée. Est-ce que tu protèges quelqu'un ? (Il la regarde simplement) Oui, je te fais confiance.
Angel : Alors crois moi si je te dis que sa prochaine victime sera un homme blanc, un adolescent. Il le rencontrera dans la rue ou dans un quartier modeste, près d'un bar ou d'une boîte. Il le tuera, il le marquera d'un signe de croix. Sauf si tu emploies tous les moyens dont tu disposes pour que cette fois on l'en empêche.
INT. COMMISSARIAT - PARKING - JOUR
Angel rejoint Wesley dans sa voiture.
Wes (regarde sa montre) : Alors, je pense que tu lui as fait des aveux complets.
Angel : Assez pour qu'elle se fasse tuer.
Wes : Vaudrait mieux essayer d'éviter que ça ne se produise.
Angel : Exactement. Et dès que tu auras branché ça, on pourra suivre les opérations et intervenir. (Il lui tend une radio)
Wes : Où as-tu trouvé cette radio ?
Angel : Une voiture de flic.
Wes (paniqué) : Oh grand Dieu !
INT. COMMISSARIAT - JOUR
Kate est debout devant un plan de la ville, aux côté de deux officiers.
Kate : Il faut ajouter des patrouilles aux points 1 et 2.
Officier 1 : Très bien, ce sera fait.
Kate : Toute personne ressemblant au portrait doit m'être signalée.
Officier 2 : Mm-mm.
Kate : C'est compris ?
Officier 1 : Entendu. Vous deux, vous montez avec moi.
Kate regarde à nouveau le portrait affiché à côté du plan.
EXT. RUES - NUIT
Un jeune adolescent est debout devant un bar et accoste un homme.
Ado : S'il vous plait, m'sieur. Vous pouvez m'acheter une bière ? J'ai laissé mon argent chez moi et…
Homme : Fiche-moi la paix. (Il entre dans le bar)
Ado : Bon, tant pis.
Il s'adresse à une femme.
Ado : M'dame, m'dame, est-ce que vous pouvez aller me chercher une bière ? (La femme l'évite et se précipite dans le bar) C'est pour ma mère, elle a…
Il se retourne et voit Ben qui est debout là, le sourire aux lèvres.
Ado : Eh, salut. T'as l'âge de te payer une bière ?
Le sourire de Ben s'agrandit.
Plan sur une voiture de police qui se gare non loin du bar. Les deux policiers dans la voiture se regardent en voyant Ben avec l'ado. Puis ils regardent le portrait.
Plan sur Ben et l'ado qui marchent quelques rues plus loin.
Ado : T'es sûr de pas te planter, hein ? Parce que je vois rien qui vend de l'alcool dans le coin.
Ben : C'est drôle, tu me rappelles un frère que j'ai eu dans le temps.
Ado : C'est marrant. Mais pour la boisson, c'est zéro.
Ben : Pas d'accord ! (Il attire l'ado à lui, ayant pris son visage de vampire) Amène-toi ! (Il le mord dans le cou)
Plusieurs voitures de police arrivent à ce moment, sirènes hurlantes. Ben s'arrête de boire.
Officiers : Vous là-bas ! Bougez plus ! Vous êtes cerné ! Arrêtez !
Ben lâche l'ado et fait un bond de plusieurs mètres de hauteur pour entrer dans un bâtiment.
Officiers : Arrêtez où je tire !
Tous les policiers se mettent à tirer.
Officiers : Mais comment il a pu faire ça ?!
Wesley et Angel arrivent sur les lieux en voiture. Ils observent Kate qui discute avec un officier.
Officier (à Kate) : Les équipes de recherche arrivent. Il est entré par cette fenêtre. On surveille toutes les sorties. L'immeuble est vaste, mais on va le trouver.
Kate regarde l'ado qui est emmené sur une civière. Il a déjà la marque sur la joue.
Kate : A moi de jouer.
Elle sort son arme et pénètre dans l'immeuble.
Plan sur Angel qui regarde autour lui. Il jette un coup d'œil à la façade du bâtiment et fait une marche arrière avec sa voiture, avant d'en sortir, ainsi que Wesley.
Angel : On se retrouve ici.
Il monte à la gouttière qui se trouve le long du bâtiment.
INT. BATIMENT - NUIT
Kate monte lentement les escaliers, attentive au moindre bruit. Soudain, elle entend quelque chose derrière elle et se retourne brusquement. Ben descend calmement les escaliers. Kate pointe son arme sur lui.
Kate : On ne bouge plus ! Ne bougez pas ou je fais feu !
Comme Ben continu d'avancer, elle lui tire dessus à trois reprises. Il s'effondre au sol. Kate s'approche lentement de lui et lui prend son pouls. Au moment où elle sort sa radio, Ben lui agrippe les épaules et la tire vers lui.
Ben : Ah… ouïe !
Il la repousse brutalement et elle va voler quelques mètres plus loin. Elle est secouée. Penn s'approche d'elle mais Angel traverse le plafond et atterrit entre eux deux.
Ben (surpris) : Angelus ? Angelus… (Il rit, ravi) Quelle surprise ! Ca fait au moins une vie qu'on ne s'est vu !
Angel : Plus encore.
Ben : On devait se voir en Italie, tu te rappelles ?
Angel : Je me rappelle.
Kate rampe sur le sol pour aller récupérer sa radio.
Ben : Moi j'suis venu. J't'ai attendu un siècle. Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
Angel : J'ai été retenu en Roumanie.
Ben : En Roumanie ? Par qui, en Roumanie ?
Angel : Par des bohémiens.
Ben jette un coup d'œil à Kate, qui a retrouvé sa radio.
Kate (doucement) : Je demande des renforts. Suspect en vue.
Officier (radio) : Donnez-nous votre position.
Ben : Tu viens, on va se prendre un verre. (Il veut aller vers Kate)
Angel (l'arrête) : Je ne suis pas là pour ça.
Kate (dans sa radio) : Je demande des renforts, suspect en vue. Je suis au premier étage du bâtiment.
Ben : Mais, pourquoi tu es là ?
Angel (se transforme en vampire) : Je viens te tuer.
Kate, voyant cela, est sous le choc.
Officier (radio) : Inspecteur Lockley, que se passe-t-il ?
Angel se jette sur Ben et un combat commence. Ils semblent être à armes égales. Kate se recule. Angel jette Ben à travers un mur et en profite pour se tourner vers Kate, le visage toujours en vampire.
Angel : Va-t-en, Kate ! Sors d'ici en vitesse !
Ben saute à nouveau sur Angel, avec de se reculer.
Ben : J'te reconnais plus ! Angelus, tu deviens fou !
Angel veut le frapper met Ben l'attrape et lui tient le bras derrière le dos.
Angel : Tout le monde change.
Ben : On n'est pas tout le monde !
Ben pousse Angel, qui tombe sur Kate. Lorsqu'il se relève, Ben a disparu.
Officier (radio) : Lockley, inspecteur Lockley, où êtes-vous ?! Répondez !
Angel et Kate se regardent sans rien dire.
INT. BATIMENT - NUIT
Tous les officiers sont maintenant à l'intérieur du bâtiment et inspectent les lieux, à la recherche d'indices.
Kate : Je l'ai touché trois fois. Trois balles, je le sais. Et il est indemne.
Angel veut s'avancer vers Kate, mais celle-ci dirige son arme vers lui.
Kate : Si j'appuie, ça ne te fera rien non plus ? - Qui es-tu ?
Angel : Tu connais déjà la réponse. (Après un moment, elle baisse son arme et Angel passe à côté d'elle) Certains détails ne sont pas mentionnés dans la presse. Une info que tu gardes pour toi. J'me trompe ?
Kate : Quelle informations ?
Angel : Les morsures des victimes. Les victimes ont été mordues et n'avaient plus de sang. Vidées.
Kate : Je suis sensée te faire confiance parce que, justement, tu connais ces détails ?!
Angel : Tu sais que ce n'est pas un cas ordinaire.
Kate : Ah oui ? Et pourquoi ?
Angel : Ce qui l'arrêtera, c'est le soleil ou la décapitation. Ou un pieu dans le cœur.
Kate (lui tourne le dos) : Ce sont des contes à dormir debout !
Angel : C'est la vérité.
Kate (le regarde à nouveau) : Non. J'en crois pas un mot !
Angel : Pourtant tu as vu. (Il s'approche d'elle) Tu n'es pas prête, tu refuses de croire, et tu vas perdre contre lui.
Kate : Ca va, j'en ai assez entendu.
Angel (prend le croix de Kate dans sa main) : Non , tu n'écoutes pas ! Tu n'entends pas ! (La croix commence à fumer) Tu ne veux pas ! Tu es sourde ! Tu n'entends rien ! (Kate baisse les yeux sur sa croix) Parce que tu as peur d'affronter ce monde inconnu.
Angel lâche la croix et s'en va.
INT. COMMISSARIAT - JOUR
Kate est assise sur le bord d'un bureau. Une femme officier lui amène une pile de dossiers.
Officier : Toutes les archives sur ce genre de meurtres. Ce sont les plus anciennes que j'ai pu trouver.
Kate : Bien, merci.
Officier : Vous croyez que ce type est un imitateur de tueurs en série, un admirateur ?
Kate : C'est l'impression que j'ai.
L'officier s'en va et Kate se plonge dans les dossiers. Elle lit : "L'assassin vampire frappe dans le district de Garment"
INT. AGENCE - JOUR
Cordy : Alors ? Vous avez découvert l'envers du décors sous le masque rieur de l'Amérique ? Son vrai visage ? Ah, vous avez frappé à la bonne porte. Chez nous, à l'agence Angel, vous ne serez pas jugés, mais vous paierez la facture. Et si vous me disiez comment vous nous avez trouvé ?
On voit enfin à qui s'adresse Cordélia. Penn est assis dans un fauteuil face au bureau.
Ben : C'est par la police, en fait.
Cordy : La police ?
Ben : Oui. L'inspecteur qui m'a conseillé était très enthousiaste... pour l'accueil profondément humain, surtout… que je pourrais trouver chez vous. (Il se lève)
Cordy : Ah, c'est gentil. (Elle voit qu'il a pose un manteau sur son fauteuil) Le temps s'est refroidit ?
Ben : Ca m'énerve, je n'arrive plus à me rappeler son nom. Comment c'était ? Grande comme ça environ, une jolie fille, une vraie blonde…
Cordy : Ah oui, Kate ! L'inspecteur Lockley.
Ben : Lockley. Mmm-mm, c'est elle. C'est Lockley
Cordy : Oui, Kate et Angel sont très liés.
Ben : Ah oui ? Entre eux, y a plus qu'un rapport professionnel ou amical ? Il tient à cette fille ?
Cordy : Oh, oui. Plus qu'il ne le croit. Mais ça c'est Angel tout craché. Austère, certes, mais toujours prêt à s'investir à fond dans le travail. Et là, vous êtes entrain de me pomper des infos et moi j'vous les donne ! Oh non, je comprends… Vous êtes l'autre, lui, le tueur ! (Ben lui sourit) Le vampire diplômé !
Ben : Est-ce que vous vous rendez compte que vous n'avez aucune chance de m'échapper avant que…
Cordélia relève brusquement les stores et Ben est obligé de se pousser vivement pour éviter de brûler à la lumière du soleil.
Cordy : … que je ne m'enflamme comme une torche ?!
Angel entre dans la pièce. Cordélia et Ben se tournent vers lui.
Ben : Tiens…
Il y a un rayon de lumière qui les sépare.
Ben (riant méchamment) : On revient d'une réunion entre humains de bonne compagnie ?
Angel (à Cordélia) : Donne-moi un pieu en vitesse.
Cordy : Tu crois que c'est l'heure de dormir ?! - Oh ! Un comme ça ! Je vais t'en chercher un. (Elle court dans le bureau)
Ben : Explique-moi : parce que tu ne mords plus, je devrais moi aussi m'arrêter ?
Angel : Ca doit te paraître insensé.
Ben : Oh non, non non, c'est clair, au contraire. J'ai été un puritain, ne l'oublie pas.
Angel : Ca doit cesser.
Ben : Pourquoi ? Parce que tu l'ordonnes ? Comment ça marche, d'après toi ? Tu te réveilles un beau matin, et tu décides que c'est fini, que tu es bon ? Hein ? (Il rit) Non Angelus, ça ne s'arrête pas. C'est sans fin. Ca continu, encore, et encore.
Cordy (qui revient) : J'en connais d'autres qui continuent, encore, et encore. (Elle donne un pieu à Angel) Tiens, il me fatigue.
Angel : Je m'en veux de ce que tu es devenu.
Ben : Un tueur de grande classe. Un artiste. Un magistral interprète qui innove dans le meurtre.
Angel : Tu devrais essayer la hache. Regarde-toi. Tu prends ta revanche sur ton père depuis 200 ans. C'est pitoyable et d'un banal. Tu as sûrement des trophées de tueur aux murs, des coupures de presse, des articles, peut-être quelques bougies, même. C'est fou, tu es tellement ordinaire…
La porte derrière Ben s'ouvre. C'est Wesley qui entre sans voir Ben. Angel et Cordélia n'ont pas le temps de réagir.
Wes : Pour l'instant, nous n'avons aucune nouvelle d'un vampire qui se balade qui se baladerait en ville… (Ben attrape Wesley et le maintient devant lui) … ce qui est normal puisqu'il est ici et qu'il me serre la gorge…
Angel : Ne lui fais pas de mal !
Ben : Tu as raison Angelus, mes œuvres devenaient assez ternes. Je prends en compte la critique. Je vais chercher à innover par des méthodes d'avant-garde de choc. Essaye de réfléchir à l'acte le plus immonde qu'on puisse imaginer, et on se retrouvera.
Il pousse Wesley sur Angel, attrape son manteau et s'enfuit.
INT. BIBLIOTHEQUE - NUIT
Kate est devant les étagère à la recherche de livres pouvant l'intéresser.
EXT. RUES - NUIT
Angel marche dans la rue, regardant autour de lui.
INT. APPARTEMENT DE BEN - NUIT
Ben semble en pleine concentration, à la recherche d'une nouvelle scène de crime.
Les plans sur la bibliothèque, sur l'appartement de Ben et sur la rue s'entrecroisent.
INT. APPARTEMENT DE KATE - NUIT
Kate feuillette des livres anciens et prend des notes lorsqu'on frappe à la porte. Elle va ouvrir et découvre Angel debout là.
Angel (se frotte la nuque) : Bonsoir. Je peux entrer ?
Kate : Ah, c'est vrai. On doit forcément t'inviter à entrer.
Angel (après un moment) : Tu étais entrain de travailler ?
Kate : Tu veux me mettre à l'épreuve ? J'ai appris pleins de faits marrants. Par exemple, je sais que ton ami a sévit à Los Angeles. Oui, au moins deux fois. Une fois en 1925 et une autre en 63. Ah, et il y a eu un meurtre à Boston en 83, je crois qu'il devait y être.
Angel : Tu me crois maintenant ?
Kate : Oui, je suis bien forcée.
Angel : C'est bien, parce qu'il va…
Kate (l'interrompt) : Angelus. C'est comme ça qu'il t'a appelé ? Angelus ? J'ai cherché dans les livres, tout y est. Le démon avec un visage d'ange. Une brute particulièrement cruelle, d'après ce qu'on raconte. Oh, je regrette, tu n'entres pas.
Angel : Je n'effacerai jamais mes actes, j'en suis conscient…
Kate : Ah ça c'est sûr ! En fait, tout ce qui vient de se passer est arrivé par ta faute ! Tu as formé cette créature.
Angel (soupire) : Laisse-moi t'aider. Par pitié.
Kate : Pitié ? C'est un mot, j'imagine, que tu entendais souvent à ton époque. Pitié ! Non ! Arrêtez ! Merci pour ton offre, mais je n'ai aucune envie que tu m'aides. Je sais quoi faire. Enfoncer un pieu dans le cœur de cette petite ordure. Et quand ça arrivera, je te conseille de pas être trop près, parce que ça me démange de te faire la même chose.
Elle lui claque la porte au nez.
INT. AGENCE - NUIT
Cordélia fait des recherches sur l'ordinateur. Angel est debout derrière elle.
Cordy : Ah, j'y suis ! Le Los Angeles Globe. 1925. (Elle lit) Le directeur du Regent Gardens Hôtel déclare que le suspect était un homme tranquille, d'apparence normale. L'enquête suit son cours. Hmm, y a intérêt ! (à Angel) On veut trouver quoi, là dedans ?
Angel : J'en sais rien.
Wesley est penché sur des articles de journaux.
Wes (lit) : En 1963, la police repère l'assassin dans une résidence hôtelière appelée le Cloverwood, composé d'appartements. Mais le temps pour la police de fouiller l'hôtel, il s'était envolé. Ils ne l'ont jamais eu.
Wesley s'approche avec son journal et le montre à Angel et Cordélia. Il s'avère que la photo de l'immeuble sur le journal est la même que celle sur l'écran de l'ordinateur.
Cordy : Regardez cette bâtisse. C'est la même, rebaptisée et après un lifting ! Ce serait pas la première fois que ça arrive.
Angel : Tu es trop prévisible, Penn.
INT. HOTEL - APPARTEMENT DE BEN - NUIT
Wesley jaillit littéralement dans l'appartement, pieu à la main, comme un mauvais policier…
Wes : Oh, j't'invite à entrer.
Angel (déjà entré) : La règle ne vaut que pour les humains. Pour entrer chez un autre vampire, je n'ai aucun problème.
Wes : Oh. Ah, d'accord.
Angel ramasse des coupures de journaux, puis les repose.
Angel : Il est sortit. (Il voit des articles épinglés sur le mur et lit) Le Pape fait une quatrième victime.
Wes : Alors, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? On vide le frigo et on essaye d'imaginer le pire ?
Angel voit des photos sur la table et les ramasse.
Angel : Plus besoin d'imaginer…
Les photos montrent un bus. Il y a aussi des plans sur la table, ainsi qu'un prospectus où est inscrit "Parker Middle School".
Wes : Seigneur… Il vise un bus scolaire.
Angel : Finalement c'est vrai, il innove.
INT. COMMISSARIAT - SALLE DE REUNION - JOUR
Kate : Bon, écoutez-moi tous. Dans vos instructions, vous avez tous un exemplaire de ce portrait. Il s'agit bien du tueur que nous recherchons. (Elle montre deux photos d'Angel) Et ça, c'est l'homme qui va nous aider à trouver son repaire. Il est notre fils conducteur. Il s'appelle Angel. Il est de notre bord, c'est un privé. Nous avons des raisons de croire que le suspect va tenter de contacter Angel et de le prendre pour cible. Ils ont un compte à régler.
Officier : On va quadriller tout le périmètre autour de l'avenue. Combien d'hommes vous voulez ?
Kate : J'en veux beaucoup. On va travailler en équipes tournantes.
Ben : C'est très mauvais. Pas ressemblant du tout.
Tous les visages se retournent. Ben se lève d'une chaîne, dans un recoin de la salle.
Ben : La bouche, mais ça n'a rien à voir.
Un officier se précipite sur Ben, mais Ben l'envoie voler sans problème à l'autre bout de la salle.
Kate : Non !
Kate se baisse sur son sac, à la recherche de son pieu. Penn arrive jusqu'à elle en repoussant sans problème les policiers. Il l'attrape avant qu'elle n'ait eu le temps de prendre son pieu, qui roule à terre. Il l'emmène hors de la salle.
INT. COMMISSARIAT - PARKING - JOUR
La voiture d'Angel entre dans le parking. Wesley est au volant et Angel sort de dessous une couverture sur le siège passager.
Wes : Je ne comprend pas. Pour le bus scolaire, qu'est-ce qu'on fait. Est-ce qu'on ne devrait pas…
Un policier paniqué leur fait arrêter la voiture.
Policier : Stop ! Stop ! N'avancez pas ! Restez là, hein !
Des voitures de police arrivent, sirènes hurlantes. Angel écoute les informations données à la radio sur la fréquence de la police.
Radio : A toutes les unités, la poursuite est engagée. Le suspect serait à proximité de la deuxième, à côté de l'entrée principale. Attention, l'homme est dangereux, soyez prudents…
Angel : Il est là.
Angel sors de la voiture, et soulève une plaque menant aux égouts.
INT. EGOUTS - JOUR
Ben entraîne Kate à travers les tunnels des égouts.
Kate : Qu'est-ce que vous comptez faire ?
Ben : D'abord, on va s'arrêter pour que je vous explique mon plan. Un peu douillette ? (Il pousse Kate violemment contre un mur) Ce sera plus clair si je vous montre. (Il transforme son visage et s'approche de Kate. Il la prend par le cou et respire son visage) Ah… Quel bon parfum de peur. (Il rit) Ca donne meilleur goût au sang. Et vous savez qui m'a appris ça ?
Kate : Tuez-moi, ça m'est égal
Ben : Non, je n'ai pas l'intention de vous tuer. Mais quand j'aurai fini, Angel le fera.
Angel arrive tranquillement derrière eux.
Angel : Un bus plein d'enfants, Ben. (Ben se retourne brusquement) Tu as cru que j'allais gober ça ?
Ben : Hmm, rien ne t'en empêchait.
Angel : Si. C'était trop original.
Kate sort une bouteille d'eau bénite de sa poche et la jette au visage de Ben, qui se recule sous le coup de la douleur et jette Kate quelques mètres plus loin.
Ben (à Angel) : Tu avais raison sur un point, en tout cas, Angelus : je viens de passer deux siècles à m'affirmer et à prouver à mon père que j'avais de la valeur ! Mais j'ai pris conscience que ce père… c'était toi ! (Il donne un coup de pied à Angel) C'est toi qui m'a formé ! C'est toi mon maître ! (Il continu de frapper Angel, sous le regard de Kate, toujours à terre) Tu m'a approuvé et estimé comme jamais mon père ne l'avait fait ! Tu es mon vrai père, Angelus !
Angel : Parfait ! (Il se relève avec Ben sur le dos, et le jette à terre) Je vais te corriger, alors !
Ils continuent à se battre. Pendant ce temps, Kate recherche une planche pour frapper Ben, mais celui l'envoie contre un mur, et retourne s'occuper d'Angel. Ben réussit à maintenir Angel contre lui, les bras dans le dos. Il se sert d'Angel comme bouclier face à Kate, qui s'est relevée, et qui tient un grand morceau de bois en guise de pieu.
Ben : Tu oublies tes propres leçons, vieux professeur : ne jamais laisser l'avantage. Tu te rappelles, hein ?! A force de vivre parmi les humains, tu as perdu ta force ! Et ça me dégoûte de penser qu'il fut un temps où tu te serais allié avec moi pour l'anéantir !
Angel garde les yeux fixés sur le bout de bois. Au bout d'un moment, il regarde Kate, et celle-ci prend de l'élan et plante le bout de bois à travers le cors d'Angel, juste sous son cœur, mais réussit à viser le cœur de Ben, qui se transforme en cendres.
Angel : Oh… Seigneur… (Suffoquant) Tu m'a raté…
Kate : Non, j'ai réussit.
Kate lui retire le bout de bois d'un coup sec et Angel s'effondre au sol.
EXT. TOIT DE L'IMMEUBLE DE L'AGENCE - NUIT
Angel est assis sur un muret et regarde la ville. Cordélia le rejoint.
Cordy : Si tu te demandes pourquoi les veines de mes tempes dansent le cha-cha-cha, c'est parce que je viens d'avoir une de mes migraines monstrueuses dues aux visions de l'au-delà.
Elle lui sourit, et Angel la regarde mais semble toujours aussi lugubre. Le sourire de Cordélia s'efface.
Cordy : On a un boulot. (Elle lui tend une note)
Angel : C'est drôle, ça ressemble tellement à la ville où j'ai grandit à l'époque.
Cordy : Bien sûr. Oui, c'est évident. A l'exception des trottoirs, et des maisons, et des voitures, et… tout le reste.
Angel : C'est pas si différent. Le temps passe, les gens vivent leur vie. Je me demande si quoi que ce soit change.
Cordy : J'suis sûre que oui. On change tous. - Et toi aussi. Ce n'étaient que de vilains rêves, Angel. C'étaient les rêves de quelqu'un d'autre, en plus. Ca ne signifie rien.
Angel : Mais j'ai ressenti du plaisir.
Cordy : Ca te passera sûrement plus vite si tu n'en parle plus. Fais l'impasse, à l'avenir, d'accord ?
Angel : C'est toujours en moi, Cordélia.
Cordy : Bien sûr que c'est en toi. On a tous certaines pulsions. Mais tu n'as pas que ça en toi. Angelus a disparu. Tu n'es plus lui. Dans ma vision, le message n'était pas pour Angelus. Il était pour toi, Angel. Tu peux être tranquille. Les puissances supérieures, elles, elles sauraient… sauront… Bref, elles font la différence.
Angel : Oui, peut-être.
Cordy : Tout le monde peut évoluer un jour
Angel : Je sais. (Il se lève) - Mais parfois, on peut faire marche arrière. Et si jamais ça m'arrivait…
Cordy (sans hésitation) : Oh t'inquiète pas, j'te tuerais !
Angel : Merci !
Cordy : Les amis sont là pour ça.
Cordélia se tourne pour retourner dans l'immeuble. Angel la suit en souriant.