INT. MONDE DES ORACLES - JOUR
Homme oracle : Tu abuses de notre patience. On ne peut jamais…
Angel : … revenir en arrière. Je sais, tu me l'a déjà dit. J'ai besoin de Doyle. Tu peux remonter le temps, tu en as les moyens. Ramène-le moi.
Femme oracle : A quelle fin ? Effacer une si noble mort ? Et le ramener à ses démons antérieurs ?
Angel : Si ça lui permet de vivre…
Homme : Ta vie n'est pas liée à la sienne.
Femme : Mais tant d'autres dépendent de la tienne.
Angel : Il est mon ami.
Femme : Si c'est la vérité, il restera toujours ton ami.
Homme : Mais sa mort est sans conséquences.
Femme : Ton combat ne s'arrête pas là.
Homme : Ne reviens pas nous déranger pour des raisons si peu importantes.
Tous les deux se retournent pour s'en aller.
Angel : Vous oubliez un détail… (Les Oracles s'arrêtent) qui a justement son importance. Doyle était mon seul contact avec les puissances supérieures. Sans ses visions, je me bats en aveugle.
Femme : Tu retrouveras bientôt la lumière. (Les Oracles s'en vont) Quand une porte se ferme, une autre s'ouvre.
Homme : Et quand une porte s'ouvre…
Il lève la main et tous les deux disparaissent dans une lumière blanche.
EXT. RUE - JOUR
Un démon avec deux cornes et un nez crochu court à toute vitesse dans la rue. Il se cache derrière des cartons alors qu'une moto s'arrête non loin de lui. Le démon reprend sa course.
GENERIQUE
INT. AGENCE - JOUR
Cordélia est debout devant la machine à café et prend plusieurs tasses en main. Angel sort de son bureau et l'observe.
Angel : Qu'est-ce que tu cherches ?
Cordy : Rien. - La tasse à café que Doyle préférait.
Angel : Doyle n'avait pas de tasse préférée.
Cordy : Non, et je trouve que c'est dommage. (Elle va s'asseoir à son bureau) C'est bête, mais j'me sentirais mieux si je pouvais tenir en main un objet qui lui ait appartenu. Comme la preuve qu'il était là. Mais il n'a rien laissé. C'est comme si… comme s'il n'avais jamais…
Angel : Cordélia… Sors de là.
Cordy : Quoi ?
Angel : Oui. Oui, sors… de ce bureau, prends ta journée, va vivre ta vie, va respirer, je m'occupe de l'Agence.
Cordy (se lève avec un sourire) : Tu penses que je suis dupe de ton p'tit jeu, Angel ?
Angel : Quel petit jeu ?
Cordy (furieuse) : Tu essayes de te débarrasser de moi pour t'enfermer sur toi-même !
Angel : Non, c'est pas ce que je voulais…
Cordy : Ne crois pas que ça va se passer comme ça ! On est seuls tous les deux. Tu n'aimes peut-être pas partager ta peine avec les autres, mais c'est pourtant ce que font les gens normaux quand ils sont en deuil ! Je ne partirai pas d'ici ! Alors tu ferais bien de t'y habituer ! Je ne bougerai pas de cet endroit ! (L'alarme de sa montre sonne et elle regarde l'heure) Oh, il faut que j'y ailles. (Elle prend ses affaires)
Angel : Où ?
Cordy : Une audition pour une pub. Si c'était pas pour une grosse campagne, je n'irai pas.
Elle s'apprête à sortir.
Angel : Ah bon… Tu sais, si tu ne le sens pas, n'y vas pas. Reste ici.
Cordy : Renversement de psychologie. Tu es malin. Ne t'inquiète pas, je m'en vais.
Angel : Non, c'est pas ce que…
Cordy : Mais ne te fais aucune idée. Je reviendrais.
Angel : Bien.
Cordélia ouvre la porte au moment où le démon à cornes veut entrer. Tous les deux s'effrayent.
Cordy : Ah !
Démon : Ah ! Faites attention, vous m'avez fait peur !
Cordy : Moi, je vous ai fait peur ?! Y a pas de miroirs chez vous ?!
Démon : Eh, on peut pas tout avoir. (Il s'avance vers Angel en le montrant du doigt) C'est vous, c'est ça ? Vous êtes… le vampire qui a une âme ?
Angel : Je m'appelle Angel.
Démon (nerveux) : Vous allez m'aider, s'il vous plait. C'est le boulot que vous faites, hein ? Oui, vous aidez bien les désespérés. Vous protégés les… comment on appelle ça ? Les désespérés ?
Angel : Oui, on peut dire ça.
Démon : Ah…
Cordy : (debout dans l'embrasure de la porte) : Tu veux que je reste ?
Angel : Non, ça ira.
Démon (se retourne vers elle) : Bonne chance.
Cordy : Excusez-moi ?
Démon : J'vous sens un p'tit peu anxieuse et inquiète. J'vous donne un truc : imaginez toutes ces personnes…
Cordy : … en sous-vêtements.
Démon : Euh, j'allais dire… mortes, mais si en sous-vêtements ça vous suffit… Eh eh…
Cordélia s'en va.
Angel : Bon. (Ils vont dans son bureau) Quel est votre problème ?
Démon : J'm'appelle Barney. (Il frotte ses mains ensemble alors qu'Angel s'assoit) Alors, tout d'abord je préfère vous dire, pour qu'il y ait pas de…comment… de malentendu…Je suis un démon.
Angel : Merci de m'avertir…
Barney : Deuxio : je viens de réaliser qu'il est trois heures de l'après-midi, le milieu de la journée. Alors si vous êtes un vampire, pourquoi vous êtes pas dans un cercueil ?
Angel : Un cercueil ?
Barney : Ouais.
Angel : Bonjour les stéréotypes. Vous êtes un démon et vous ne savez rien des vampires.
Barney : Oh, j'ai vu des films, à la télé.
Angel : Les vampires ne dorment pas dans des cercueils, c'est une invention colportée par de mauvais écrivains et par les médias. (Il se lève) Figurez-vous que nous pouvons faire ce que nous voulons dans la journée à condition d'éviter la lumière du jour ! C'est compris ?
Barney (s'assoit) : Ah, excusez-moi, je voulais pas toucher à un point sensible…
INT. SALLE D'AUDITION - JOUR
Cordélia est debout devant trois personnes assises derrière une table.
Homme 1 : On y va, dès que vous êtes prête.
Cordélia semble très nerveuse.
Femme : Action !
Homme 1 : Chérie, regarde cette tache de vin sur ma chemise. Comment vais-je faire pour ma réunion ?
Cordy (lève une chemise tachée) : Ne t'inquiète pas chéri. Aucun problème avec la nouvelle Laver-Blanchir.
Homme 1 : Tu dis la nouvelle Laver-Blanchir ?
Cordy : Oui. La nouvelle Laver-Blanchir est plus efficace pour faire disparaître… les taches rebelles… comme le sang… le vin… et même les traces d'herbe. Tu vois, il suffit de… de vaporiser, et… (Elle se met à pleurer) et de frotter un peu…En une minute, tout a disparu… (Elle montre la chemise, où la tache est toujours visible) Ca a complètement disparu. (Elle sanglote)
Homme 2 : Bon. C'était… bien, c'était bien.
Femme : Très bien.
Homme 2 : Mais je pense qu'il manquait un peu… enfin, un peu plus de…
Femme : …Gaieté !
Homme 2 : Gaieté, oui ! Le bonheur de la tache disparue.
Homme 1 : Car bien sûr, les taches ne sont pas exactement… enlevées.
Cordy : Entendu.
Homme 2 : Enfin, ce serait un choix intéressant. Oui, on va en refaire une. Reprenons à partir de…
Homme 1 : La nouvelle Laver-Blanchir est plus efficace.
Homme 2 : Oui.
Femme : Oui.
Cordélia se met à sautiller sur place, sous le regard médusé des trois personnes.
Cordy (avec un grand sourire) : La nouvelle Laver-Blanchir… (Elle est soudain frappée par une vision et se prend la tête entre les mains, mais continu de dire son texte) est… plus… efficace… sur les taches !
Elle s'immobilise soudainement et regarde fixement les personnes, qui ne disent rien pendant un moment.
Homme 2 : Très bien, c'est une proposition.
Homme 1 : Oui, c'est bien.
Femme : Merci.
Homme 2 : On vous rappellera.
EXT. RUE - JOUR
On voit la moto s'arrêter au coin d'une rue.
INT. AGENCE - JOUR
Angel : Qui vous cherche ?
Barney : Je sais pas. Mais j'ai jamais vu ça. Un tel acharnement ! Il me harcèle. Et il me suit à travers tout le pays. Depuis que j'ai quitté Phœnix, j'ai pas arrêté d'essayer de le semer, et par tous les moyens. Mais il est toujours derrière moi.
Angel : Il ne vous veut peut-être pas de mal.
Barney : C'est rare qu'on traque quelqu'un pour lui dire que son billet de loterie est sorti gagnant.
EXT. RUE - JOUR
Voix de Barney : C'est un assassin.
Plan sur le motard qui met la béquille à sa moto.
Voix d’Angel : Est-ce que c'est un démon ?
Plan sur le motard qui enlève son casque, mais on ne le voit pas encore.
INT. AGENCE - JOUR
Barney : C'est possible. Il connaît chaque repaire, chaque planque ! Où que j'aille, je le vois se pointer aussi sec ! Ca tient du miracle qu'il soit pas déjà arrivé jusqu'ici !
EXT. RUE - JOUR
Le motard ouvre un sac contenant des armes. Il sort une arbalète.
INT. AGENCE - JOUR
Angel : Pourquoi vous ?
Barney (sur la défensive) : Comment ça ?
Angel : Qui êtes-vous ?
Barney : C'est c'que je me tue à vous dire ! Justement, j'suis rien, personne, j'suis personne ! J'suis un pauv' mec qui essaye d'se débrouiller dans c'monde. J'suis pas différent de la plupart des gens.
Angel : J'peux me tromper, mais quand quelqu'un est poursuivi de façon aussi tenace, c'est généralement parce que le poursuivant a de solides griefs contre le poursuivi.
Barney : Oh… j'ai… jamais dis que j'étais un boy-scout. Je suis un démon… sensible. Je peux lire les émotions, et ça me donne un certain avantage aux cartes, par exemple. Au Black Jack, au poker… ça me permet de bien jouer…
Angel : Ca vous permet de tricher.
Barney : Je me sers de mes atouts, c'est pas la même chose. Bon, j'admets. Je suis un démon, c'est vrai. Je suis mauvais, mais je suis pas… vous voyez, méchant.
EXT. RUE - JOUR
Le motard marche, son arbalète à la main. Il se baisse et examine un liquide jaune et gluant qui coule le long d'un mur.
INT. AGENCE - JOUR
Angel : Vous ne voyez personne qui vous en veut particulièrement ?
Barney : Nooon. Personne. Mais comme mon père disait toujours : on peut pas plaire à tout le monde. Alors, vous allez m'aider ?
INT. AGENCE - JOUR (plus tard)
Cordélia entre dans l'Agence. Elle semble bizarre. Angel, qui est debout au bureau entrain d'écrire, relève la tête.
Angel : Salut.
Cordélia s'avance vers lui sans le quitter du regard.
Angel (inquiet, il pose son stylo) : Tout va bien ?
Elle s'approche de lui, pose son sac, toujours sans le quitter des yeux. Elle passe un bras autour de son cou et l'embrasse.
Angel : Mmm mmm (Il la repousse) Ca va, euh… (Il a un sourire gêné) Cordélia, ça me touche, c'est vrai. Seulement, je crois que tu ne sais pas très bien où tu en es, et tu confonds peut-être l'amitié et…
Cordy : Je n'ai rien ressentit du tout ! Ca t'a fait quelque chose ?
Angel : Non ! Non, tu vois, c'est ce que j'essaye de…
Cordy (furieuse) : Ah ! J'ai pas réussi à m'en débarrasser : Je ne peux pas croire qu'il ait osé me faire ça !
Angel : Qui t'a fait quoi ?
Cordy : Doyle ! Je croyais qu'il m'avait embrassé sincèrement. Mais non, il a profité de ce baisé pour me contaminer. J'aurais préféré qu'il me colle de l'herpès.
Angel : Cordélia, je…
Cordy : Je ne veux pas de cette responsabilité ! Je ne suis pas comme ces gens qui n'ont pas peur de la mort ! Je n'ai rien du tout à expier. Si elles ont besoin d'un interlocuteur, les puissances supérieures n'ont pas choisi la bonne personne !
Angel : Les puissances supérieures ? Tu as eu une vision ?
Cordy : Ben oui. Une vision. Et je peux te dire que c'est mille fois pire que ce que tout ce que j'aurais jamais imaginé.
Angel (s'assoit - pour lui-même) : Une autre porte s'ouvre… (à Cordélia) Tu es mon lien avec les puissances supérieures.
Cordy : Je ne suis le lien de personne ! J'ai perdu le contrôle de mon corps, de mon cerveau, de mon système nerveux ! Tout ça pour une vision ! Et je n'en suis pas certaine, mais..; je crois même que j'ai bavé un peu. Ma première audition depuis des semaines !
Angel (se lève) : C'est quoi ?
Cordy : Euh, Laver-Blanchir, une marque de lessive. Il vont sans doute jamais me rappeler.
Angel (claque des doigts) : La vision, c'était quoi ta vision ?!
Cordy : Ben, j'sais pas, un genre de truc…
Angel : Quel genre de truc ?
Cordy : Une chose affreuse, jaunâtre, une matière poisseuse. Je vois pas c'que ça change.
Angel : C'que ça change ?! C'est que cette chose poisseuse et affreuse peut être dangereuse !
Cordy : Je m'en fiche ! Je veux m'en débarrasser ! Et si c'est en embrassant que je peux le faire, je t'assure que je vais embrasser tous les crapauds vivants de ce royaume !
Barney entre à ce moment. Angel et Cordélia se tournent vers lui.
Barney : Oh… pardon de vous déranger.
Angel : Euh, Barney… (Cordélia s'avance vers Barney) tu te souviens de mon associée, Cor… (Elle le prend par le cou et l'embrasse) …délia.
Cordy : Peut-être pas tous les crapauds.
Barney : Ah vous au moins… Alors vous, on peut dire que vous savez traiter la clientèle, hein !
Cordy (à Barney) : Excusez-moi. (Elle s'éloigne de lui)
Barney : Wow. (Il se dirige vers le bureau d'Angel)
Cordy (à Angel) : Lui, c'est un client ?!
Angel : Il m'a raconté que quelqu'un ou quelque chose le poursuivait.
Cordy : La chose affreuse et poisseuse ?
Angel : A toi de me le dire. (Il lui tend un bloc) Essaye de la dessiner. (Cordélia soupire) En attendant, Barney va pouvoir s'abriter à l'étage en dessous. Tu t'occupes de lui jusqu'à mon retour.
Cordy : Où est-ce que tu vas ?
Angel : Visiter son appartement. Il pense que celui qui le traque sait où il habite. (Il se dirige vers la porte, mais se retourne) Euh… surtout, tiens-toi bien. C'est toi qui serais embêtée s'il te faisait un p'tit.
Cordy : Ah ah….
EXT. IMMEUBLE DE BARNEY - NUIT
Le motard attend devant l'immeuble.
INT. IMMEUBLE DE BARNEY - NUIT
Angel sort de l'ascenseur. Il avance lentement dans le couloir faiblement éclairé. Les ampoules des lampes semblent être sur le point de griller. Il monte les escaliers et s'arrête devant l'appartement de Barney. Il s'apprête à entrer lorsque la porte derrière lui s'ouvre. Il s'agit d'une femme de ménage. Angel lui sourit et attend qu'elle se soit éloignée. Puis il ouvre la porte. Au moment d'entrer, le motard surgit derrière lui et le pousse dans l'appartement. Il pointe son arbalète sur lui. On reconnaît enfin le motard. Il s'agit de Wesley.
Wesley : Bonsoir, Angel.
Angel : Wesley.
Wesley : J'imagine que vous pensiez ne jamais me revoir.
Angel : Pour dire la vérité, je ne m'imaginais rien du tout à votre sujet. Qu'est-ce que…
Wesley : Pop pop pop ! C'est moi qui pose les questions, ici. Et j'aime autant être loyal avec vous. Le moindre mouvement brutal et je serai contraint…
Angel fait tomber l’arbalète d'un simple mouvement de bras, puis remet ses mains dans ses poches.
Wesley : Très bien. - Vous aviez une question ?
Angel (le regarde) : C'est drôle, vos vêtements. En motard. Le Conseil cherche un nouveau style d'observateur ?
Wesley : Je préfère vous le dire, je ne travaille plus pour le Conseil. J'me suis rendu compte que j'étais plus efficace pour servir la cause en restant anonyme. (Il trébuche)
Angel : Ils vous ont renvoyé ? (Il a un petit sourire)
Wesley : En quelque sorte. Buffy ne voulait plus obéir aux ordres du conseil. Il n'y avait plus aucune raison de lui donner un observateur. C'est pourquoi je suis devenu un chasseur de démons féroces.
Angel : Un chasseur de démons ?
Wesley : Féroces ! De démons féroces, oui. (Angel se retient de sourire) Je suis sur la piste d'un individu assez méchant, justement. Je ne voudrais pas vous avoir dans les pattes !
Angel : Du calme, Zorro. Je pense que vous commettez une erreur. Si nous parlons du même démon, je ne pense pas qu'il soit si méchant.
Wesley : Il y a beaucoup de cadavres dans son sillage. D'humains et de démons. Tous mutilés.
Angel : Mutilés ?
Wesley : Chacune de ses victimes possédait un pouvoir spécifique : télépathie, langue venimeuse, mains cicatrisantes… Quelques soient les organes qui leur donnaient leur pouvoir, ils étaient coupés, déchirés, arrachés à leur pauvre corps.
Angel : Une collection d'organes.
Wesley : A quelle fin, je me le demande. Ce monstre a laissé sa marque aux quatre coins de continent. J'ai failli l'avoir à Phœnix. Il n'est pas beau à regarder.
Angel : Court sur pattes, le visage grossier.
Wesley : Court sur pattes ? Non, au contraire. Plutôt immense, et énorme. Le teint jaune-vert. Et il semblerait maintenant secréter une sorte de liquide visqueux.
Angel : Visqueux ?
A ce moment, ce même liquide goûte sur l'épaule de Wesley. Tous les deux regardent en l'air au moment où un démon saute du plafond. Un combat commence. Il frappe Angel, puis envoie Wesley voler à travers la pièce. Angel le frappe à nouveau, mais il est jeté au sol. Wesley en profite pour lancer une flèche dans l'épaule du démon. Ce dernier saute par la fenêtre et s'enfuit. Angel et Wesley se précipitent à la fenêtre, avant de s'en aller.
INT. APPARTEMENT D'ANGEL - NUIT
Cordélia dessine la chose de sa vision. Barney l'observe.
Barney : On… On m'a dit que le dessin était une bonne thérapie en période de deuil.
Cordy : Quoi ?
Barney : Pardon. Excusez-moi. Je suis très sensible à votre peine. Vous venez de perdre quelqu'un de proche, non ?
Cordy : Angel vous l'a dit ?
Barney : Mmm, non. Je suis réceptif. Je suis capable de ressentir les sentiments. C'est un don que les gens comme moi possèdent.
Cordy : Vraiment ? Eh bien les gens comme moi tiennent à leur vie privée. C'est pas poli de deviner les sentiments des gens sans leur demander leur permission.
Barney : Vous avez raison. Pardon, je suis désolé. J'essayais de faire un peu de conversation. (Il veut s'en aller)
Cordy : Attendez. Barney, je suis désolée. Je traverse un moment assez difficile… C'est juste que…
Barney : Votre ami vous manque ? (Elle acquiesce) Comment il était ? Dites-le moi. (Il s'assoit)
Cordy : Doyle ? Eh bien, il buvait beaucoup, et son goût pour s'habiller était absolument épouvantable ! (Barney rit) Et parfois il savait être tellement mignon. Vous savez, il était à moitié démon. Il aurait voulu que je ne sache pas son secret. J'me demande si c'est pour ça qu'il avait cette odeur bizarre… En fait, vous lui ressemblez un peu…
Barney : Je prends ça pour un compliment, eh eh.
Angel et Wesley descendent tranquillement les escaliers.
Barney (apercevant Wesley) : C'est lui…
Angel : Barney…
Barney (s'enfuit hors de la pièce) : C'est le type qui me poursuit !
Angel : Barney, arrêtez ! (à Wesley) Les livres sont de ce côté. (Il suit Barney)
Wesley (voyant Cordélia) : Oh mon Dieu ! Cordélia ?! (Elle se lève et s'avance vers lui) Mais Angel ne m'avait pas dit que… Eh bien, quelle bonne… (Elle l'embrasse, et il lui rend son baiser) surprise.
Cordy : Ca n'a pas marché ! Ah…
Wesley : Non… Pour ma part, je dois dire que c'était beaucoup mieux que la dernière fois.
Cordy : Non, c'était juste une sorte d'expérience. J'essaie de… Wesley ?! Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu travailles avec Angel ?
Wesley : Un loup solitaire tel que moi ne travaille jamais avec les autres, mais j'accepte qu'Angel me donne un coup de main.
Cordy : Oh, c'est bien.
Wesley (fier) : Je suis un chasseur de démons féroces.
Cordy : Wow… - C'est quoi un démon féroce ?
Angel et Barney reviennent dans la pièce.
Barney (à Angel) : Alors vous êtes entrain de m'expliquer que pendant tout ce temps, votre ami ne me poursuivait pas, mais qu'il poursuivait quelqu'un qui me poursuivait ?
Wesley va dans l'autre pièce.
Angel : Oui, c'est à peu près ça.
Barney : Et ce quelqu'un me poursuit moi, parce que…?
Angel : Il veut vous voler votre pouvoir de deviner.
Cordy : De deviner les sentiments, c'est ça ? Quel genre de démon ferait ça à un autre démon ?
Wesley revient, tenant un livre.
Wesley : Un Kungaï.
Barney : Un Kungaï ?
Wesley : La description correspond. (Il lit) D'origine asiatique, très cruels. Une race de démons très puissantes, les Kungaïs, possèdent une corne frontale, qui leur permet de s'emparer de la force vitale de leurs adversaires. (à Angel) Quelle chance qu'il n'ait pas pris nos forces vitales !
Barney : Eh eh eh ! Je les connais, ces Kungaïs ! Ce sont des tueurs, ils sont impitoyables ! Il faut que vous fassiez quelque chose avant qu'ils me mettent la main dessus !
Angel : Oui, la première chose à faire, c'est de le retrouver.
Angel veut prendre le livre à Wesley, mais celui-ci ne le lâche pas. Angel tire un peu plus fort pour le lui prendre, et y parvient.
Wesley : Ah oui, au fait, j'y pense. Ils sont d'origine asiatique. Tout à l'heure, je l'ai repéré dans un quartier asiatique au nord de la ville.
Cordy : Le quartier coréen.
Wesley : Oui. Il se cache sûrement là-bas.
Angel (ferme le livre) : C'est par là que je vais commencer.
Wesley : Euh, vous voulez dire "nous".
Angel (prend son manteau) : Je travaille seul, Wesley.
Wesley : Mais je ne suis pas d'accord ! Ce démon est à moi ! Angel ! (Angel passe devant lui) Je sais comment l'attraper. Vous ne l'aurez pas si je ne suis pas là pour vous aider.
Angel (le regarde) : Il n'y a pas longtemps, quelqu'un m'a aidé. Et… il en est mort. Je ne veux plus que ça arrive. Je travaille… seul. (Il monte les escaliers)
Wesley : Vous ne savez même pas où vous allez chercher !
Angel (sans s'arrêter) : J'ai mon idée. (Il claque la porte d'en haut)
Wesley : Bon. Enfin… (Il veut s'asseoir sur l'escalier mais s'arrête et grimace) Ah…
Cordy : Tu as mal, Wesley ?
Wesley : Non, c'est ce pantalon. Il me coince le… jambe.
INT. LOSTUS SPA - NUIT
Angel a une conversation en coréen avec un type nommé Soon.
Soon : Kungaï ? Vous plaisantez, Angel. Ils font peur à nos clients.
Angel : Je peux jeter un coup d'œil ? S'il vous plait, Soon.
Soon : Vous n'avez pas le droit d'entrer là. Il y a des clients.
Angel : Je comprends. Je respecte ton commerce. (Il lui tend un billet)
Soon (le prend) : Il est derrière.
Angel : Montre-moi.
INT. LOTUS SPA - ARRIERE-SALLES - NUIT
Angel progresse doucement, à l'affût du moindre bruit. Soudain, un démon (une serviette autour des reins) sort de derrière un rideau. Angel soulève sa hache.
Démon : Pardon, vous savez où se trouve la salle des massages ?
Angel ne lui répond rien et continu son chemin.
INT. APPARTEMENT D'ANGEL - NUIT
Cordélia travaille toujours à son dessin.
Barney : C'est joli. Qu'est-ce que c'est ?
Cordy : J'en sais rien. J'en sais rien ! (Elle déchire sa page) J'en sais rien !!
Barney : Vous êtes frustrée.
Cordy : Ah, ça fait peur un don pareil. C'est quand même incroyable : je grince des dents, je soupire, je râle, et vous sentez tout de suite que je suis frustrée ! Magnifique !
Barney : Là je devine aussi que vous savez être moqueuse. Un coup de main ?
Cordy : Si vous pouviez m'expliquer pourquoi je dois supporter ces abominables migraines, tout ça pour des visions tellement floues que je suis incapable de les dessiner.
Barney : Vous avez bien dit… des visions ?
Cordy : Oui. Mon copain Doyle, son cerveau recevait comme des flashs, des messages des mondes magiques. (Barney la regarde bizarrement) Des puissances supérieures. Des visions de gens désespérés qui appellent au secours, pourquoi ils appellent au secours, et aussi d'où ils appellent au secours.
Barney : Et votre ami vous a laissé ce don en héritage…
Cordy : C'est le genre d'héritage dont je me serais bien passée.
Barney : Il vous a choisi. Et il vous a fait confiance pour cette énorme responsabilité. Il a pensé que vous étiez la seule qui méritait de posséder un don si rare. C'est un merveilleux cadeau.
Cordy : J'aurais préféré des fringues !
Barney : J'ai l'impression que Doyle, d'après ce que j'ai compris, ne possédait pas grand chose.
Cordy : Non, c'est vrai.
Barney : Il semblerait qu'il vous ait donné ce qu'il avait de plus cher.
INT. LOTUS SPA - ARRIERE-SALLES - NUIT
Angel tire un rideau et découvre le Kungaï allongé sur une table. Il est soigné par une vieille femme coréenne.
Femme : Il est mourant.
Angel regarde le Kungaï, qui semble effectivement en bien mauvais état.
INT. APPARTEMENT D'ANGEL - CUISINE - NUIT
Cordélia est devant le frigo ouvert.
Cordy : J'espère que vous aimez boire votre café sans lait, parce que dans son réfrigérateur, il n'y a que du O positif.
Barney : Ca va, je le bois noir.
Cordélia ferme le frigo et va préparer le café. Barney va dans l'autre pièce pour téléphoner sur son portable.
Barney : Hank, c'est moi. - Bien sûr que j'ai la corne du Kungaï. - Oui, elle est en sécurité. Mais écoute… (Il se tourne vers Cordélia, un air mauvais dans les yeux) Je crois que je viens de trouver beaucoup mieux…
INT. APPARTEMENT D'ANGEL - CUISINE - NUIT
Pendant que Cordélia verse le café dans deux tasses, Barney débranche les fils du téléphone.
Cordy (se retourne avec les deux tasses) : Je le trouve drôlement noir. Il a l'air très fort. Je ne sais pas faire le café à l'ancienne mode. Je suis plus à l'aise avec les cafetières électrique. Désolée.
Barney : Ouais, c'est ça.
Cordy : Quoi ?
Barney : Désolée. Pitoyable, vous pouvez dire.
Cordy : Bravo pour cette analyse, mais vous êtes vraiment obligé de dire c'que vous voyez ?
Barney : Quel âge avez-vous ?
Cordy : Ca c'est pas votre affaire !
Barney : Vingt ans à peu près ? La tête dans les nuages, les pieds dans des chaussures trop chères pour vous. Egocentrique, rongée par les regrets. Oh, pauvre, pauvre chou. Pauvre petite Cordélia avec ses illusions sur sa carrière d'actrice.
Cordy : Mes illusions ?
Barney : Oh, vous ne pensez tout de même pas que vous allez réussir, hein ? Vous êtes trop mauvaise actrice.
Cordy : Ca, vous ne le savez pas. Vous ne m'avez jamais vu jouer la comédie !
Barney : Mais vous, vous le savez. Vous le sentez. (Il s'approche d'elle) Vous le sentez profondément, et vous ne me ferez jamais croire le contraire. (Il s'éloigne en riant) Moi en revanche, il faut bien admettre que je suis plutôt bon acteur. J'vous ai eu !
Cordélia veut s'enfuir et fait le tour de la table, mais Barney lui coupe le passage.
Barney : Vous n'aimez pas qu'on vous dise la vérité. C'est pour ça que votre ami ne vous a pas avoué qu'il était à moitié démon.
Cordy : Vous ne savez absolument rien de moi - ni de Doyle !
Barney : Je sais que vous l'avez laissé mourir…
Cordy : Ca n'est pas la vérité.
Barney : Non… Mais ça y ressemble. Réfléchissez : n'y aurait-il pas, entre la peine et le chagrin, un sentiment de culpabilité aussi ? L'impression que, peut-être, d'une certaine manière, vous auriez pu le sauver, si vous aviez été un peu plus aimable, si vous aviez laissé tomber vos protections, (Il s'énerve) si pour une seule fois, pendant une petite seconde, vous vous étiez préoccupé de quelqu'un d'autre que de vous-même, hein ? Hein ? (Il la prend par les épaules)
Cordy : Laissez-moi !
Barney : La ferme ! Alors, vous détestez son cadeau ? Les visions ? Peut-être que vous aimeriez bien vous débarrasser de vos beaux yeux ? Je peux vous y aider !
Il la frappe et elle tombe sur la table
INT. LOTUS SPA - ARRIERE-SALLES - NUIT
Angel tire un rideau et découvre le Kungaï allongé sur une table. Il est soigné par une vieille femme coréenne.
Femme : Il est mourant.
Angel regarde le Kungaï, qui semble effectivement en bien mauvais état.
INT. APPARTEMENT D'ANGEL - CUISINE - NUIT
Cordélia est devant le frigo ouvert.
Cordy : J'espère que vous aimez boire votre café sans lait, parce que dans son réfrigérateur, il n'y a que du O positif.
Barney : Ca va, je le bois noir.
Cordélia ferme le frigo et va préparer le café. Barney va dans l'autre pièce pour téléphoner sur son portable.
Barney : Hank, c'est moi. - Bien sûr que j'ai la corne du Kungaï. - Oui, elle est en sécurité. Mais écoute… (Il se tourne vers Cordélia, un air mauvais dans les yeux) Je crois que je viens de trouver beaucoup mieux…
Pendant que Cordélia verse le café dans deux tasses, Barney débranche les fils du téléphone.
Cordy : (se retourne avec les deux tasses) : Je le trouve drôlement noir. Il a l'air très fort. Je ne sais pas faire le café à l'ancienne mode. Je suis plus à l'aise avec les cafetières électrique. Désolée.
Barney : Ouais, c'est ça.
Cordy : Quoi ?
Barney : Désolée. Pitoyable, vous pouvez dire.
Cordy : Bravo pour cette analyse, mais vous êtes vraiment obligé de dire c'que vous voyez ?
Barney : Quel âge avez-vous ?
Cordy : Ca c'est pas votre affaire !
Barney : Vingt ans à peu près ? La tête dans les nuages, les pieds dans des chaussures trop chères pour vous. Egocentrique, rongée par les regrets. Oh, pauvre, pauvre chou. Pauvre petite Cordélia avec ses illusions sur sa carrière d'actrice.
Cordy : Mes illusions ?
Barney : Oh, vous ne pensez tout de même pas que vous allez réussir, hein ? Vous êtes trop mauvaise actrice.
Cordy : Ca, vous ne le savez pas. Vous ne m'avez jamais vu jouer la comédie !
Barney : Mais vous, vous le savez. Vous le sentez. (Il s'approche d'elle) Vous le sentez profondément, et vous ne me ferez jamais croire le contraire. (Il s'éloigne en riant) Moi en revanche, il faut bien admettre que je suis plutôt bon acteur. J'vous ai eu !
Cordélia veut s'enfuir et fait le tour de la table, mais Barney lui coupe le passage.
Barney : Vous n'aimez pas qu'on vous dise la vérité. C'est pour ça que votre ami ne vous a pas avoué qu'il était à moitié démon.
Cordy : Vous ne savez absolument rien de moi - ni de Doyle !
Barney : Je sais que vous l'avez laissé mourir…
Cordy : Ca n'est pas la vérité.
Barney : Non… Mais ça y ressemble. Réfléchissez : n'y aurait-il pas, entre la peine et le chagrin, un sentiment de culpabilité aussi ? L'impression que, peut-être, d'une certaine manière, vous auriez pu le sauver, si vous aviez été un peu plus aimable, si vous aviez laissé tomber vos protections, (Il s'énerve) si pour une seule fois, pendant une petite seconde, vous vous étiez préoccupé de quelqu'un d'autre que de vous-même, hein ? Hein ? (Il la prend par les épaules)
Cordy : Laissez-moi !
Barney : La ferme ! Alors, vous détestez son cadeau ? Les visions ? Peut-être que vous aimeriez bien vous débarrasser de vos beaux yeux ? Je peux vous y aider !
Il la frappe et elle tombe sur la table.
INT. LOTUS SPA - NUIT
Angel est toujours près du Kungaï, à qui la vieille femme éponge le front. Angel ramasse un tournevis à terre et le sens. Le Kungaï lui attrape le bras et lui dit quelque chose d'incompréhensible.
Angel (à la femme) : Qu'essaye-t-il de me dire ? Je ne parle pas la langue des Kungaï.
Wesley entre dans la pièce, vêtu d'un beau costume beige, très anglais.
Wes : Moi si. Je peux au moins reconnaître le dialecte.
Angel : Vous avez bien fait de passer.
Wes : Je ne pensais pas l'avoir blessé à mort.
Angel : Ce n'est pas votre flèche. Regardez sa tête. Sa corne frontale a été arrachée.
Wesley essaye de comprendre ce que veut dire le Kungaï.
Wes : Ma… dor… non, ma mort… ma corne… Il essaye de nous dire que sa corne a été arrachée.
Angel : Oui, ça on le savait. La question c'est : par qui ?
INT. APPARTEMENT D'ANGEL - CUISINE - NUIT
Barney tient toujours Cordélia à plat ventre sur la table. Celle-ci se débat, sans succès.
Barney : Bien, la peur. C'est bon de la sentir ! Vous n'avez pas idée de tout ce que je sens ! (Il lui attache les mains derrière le dos) Mais arrêtez de gigoter !
INT. LOTUS SPA - NUIT
Wes : Sa corne a été arrachée. (Le Kungaï lui parle) Il dit que sa corne a été arrachée pour servir le Klu-ka. Je ne connais pas ce mot. (Il se penche à nouveau sur le Kungaï) Oui… le poisson… Le poisson va mourir…Non, pas le poisson… Oui, plus… Plus… Ah, il dit que plus vont mourir.
Angel : D'accord. Comment, qui a fait ça ?!
Wes : Un peu de patience ! Il est mourant, et je ne parle pas vraiment couramment.
INT. APPARTEMENT D'ANGEL - CUISINE - NUIT
Cordy (toujours sur la table) : Attendez ! (Elle fait semblant d'avoir une vision) Ah… Une vision ! On m'envoie une vision ! (Barney la relève brusquement) Une démon ! Une horreur de… C'est sûr, c'est vous ! Ah, vous allez vous faire très…
Barney : Quoi ? Dites !
Cordy : Mal !
Elle lui donne un coup dans l'entre jambe et s'enfuit, mais Barney la rattrape facilement.
Barney : Je ne veux pas vous abîmer le visage. La marchandise se vendrait moins bien. (Cordélia se met à hurler et Barney lui donne un coup de poing qui l'assomme) Ah, faudra baisser un peu le prix.
INT. LOTUS SPA - NUIT
Wes : Croquer la cerise ? Attraper la cerise ? Oh mon Dieu, c'que c'est difficile. Arrêter… Arrêter le… démon… Celui… qui vit au cœur… qui lit les cœurs… (Le Kungaï meurt) Il essayait de décrire son agresseur. Un démon qui lit les cœurs.
Angel : Un démon sensible… Barney.
INT. CHAMBRE - NUIT
Cordélia est allongée sur un lit, bâillonnée. Elle commence à se réveiller, et la première chose qu'elle voit, c'est l'objet informe de sa vision. Il s'agit d'une sculpture. Elle voit également un cœur qui bat dans un bocal, ainsi que d'autres organes. Elle entend Barney et un autre homme (Hank) arriver. Elle fait semblant de dormir. Hank a une drôle de pince en main.
Hank : Non non non, c'est trop compliqué. Ecoute, j'en ai pour deux secondes à lui arracher les yeux. Après on noie son corps !
Barney : T'es dingue ! On peut gagner beaucoup plus si les yeux de visionnaire sont intacts ! - Tu ferais mieux d'aller mettre à jour le catalogue
Hank : Oui oui, j'ai compris.
Barney : Ouais.
INT. APPARTEMENT D'ANGEL - NUIT
Angel et Wesley descendent précipitamment les escaliers.
Angel : Cordélia ? - Cordélia ?
Wes : Tout ça est ma faute.
Angel : On est tous les deux responsables. On ne savait pas.
Wes : J'aurais dû savoir. Tout ce temps passé à me tromper de démon…S'il arrive malheur à Cordélia à cause de moi…
Angel : Il n'arrivera rien à Cordélia. J'les laisserai pas faire. (Angel se baisse pour examiner le sol, mais Wesley ne bouge pas) J'essaye de trouver des indices, vous pourriez peut-être m'aider, si ça vous intéresse !
Wes : Je suis un imposteur. Le Conseil avait raison de ne plus vouloir de moi. (Angel le regarde) Oui, j'ai été renvoyé. J'avais deux Tueuses à prendre en charge. L'une est devenue un monstre et est dans le coma, l'autre a refusé les ordres. Ils m'ont renvoyés… Plutôt que de me renvoyer, on aurait mieux fait de me couper la tête. (Angel ramasse un dessin de Cordélia) Je suis un moins que rien. (Il s'assoit) Un fou. Je suis un minable, larmoyant…
Angel : Une chose affreuse et visqueuse…
Wes : Oui ! Je suis une chose affreuse et visqueuse. - Quoi ?!
Angel : Je connais ça. (Il montre le dessin à Wesley) C'est une sculpture de Van Gieson, Matrice funèbre. Cordélia a eu cette vision. Ca pourrait nous dire où Barney l'a emmené.
Wes : Eh bien, il suffit de retrouver qui possède cette sculpture. Cordélia ne sera pas loin, et vous pourrez la sauver.
Angel : Nous pourrons la sauver. J'ai besoin de vous, Wesley ! Le Kungaï a dit que Barney voulait sa corne pour quoi ?
Wes : Le Klu-Ka.
Angel : Vous êtes le seul capable de traduire ça. Est-ce que vous pouvez m'aider ? (Wesley se lève) Bien.
INT. AGENCE - NUIT
Plan sur l'écran de l'ordinateur. Il y a une photo de la sculpture.
Angel : Je l'ai. (Wesley le rejoint) La Matrice funèbre de Van Gierson a été vendu à la chaîne des hôtels Ramsay en 82. Il y en a 12 entre ici et San Diego. Elle doit être dans l'un d'eux.
Wes (pose un livre sur le bureau) : Je n'arrive pas à comprendre cette traduction de Klu-Ka. Tout ce que j'ai trouvé, c'est crié, vendu. Qu'est-ce que ça peut vouloir dire ? Crié… Crié, vendu. (Angel compose un numéro de téléphone) Mais bien sûr, je sais ce que Klu-Ka veut dire !
Angel : Quoi ?
Wes : Les enchères.
INT. SALLE DES ENCHERES - NUIT
Plan sur la corne frontale du Kungaï, posée sur un coussin face à une assemblée de démons et d'humains.
Barney : Adjugé pour 20.000 au n°18, le sémillant jeune homme au centre. Toutes mes félicitations. Vous êtes l'heureux propriétaire d'une authentique corne frontale. Parfaite pour anéantir vos ennemis, elle vous donnera la possibilité d'aspirer leurs forces vitales. C'est un sacré investissement. Bravo monsieur.
Plan sur une femme noire, assise dans l'assemblée. Elle fait parti du cabinet Wolfram & Hart, comme c'est indiqué sur sa mallette. Hank vient enlever le coussin avec la corne de sur l'estrade.
Barney : Nous passons au lot 32. Nous avons la chance de vous proposer aujourd'hui une rare et magnifique pièce.
INT. PIECE ANNEXE A LA SALLE DES ENCHERES - NUIT
Hank tend le coussin à l'homme qui lui amène Cordélia. Il lui enlève son bâillon.
Cordy : Je suis pas voyante ! J'ai juste eu une vision un jour, et je pense, je suis presque sûre que j'avais mangé un…
Hank lui met la main sur la bouche
INT. SALLE DES ENCHERES - NUIT
Barney : Les yeux merveilleux d'une voyante. (Hank amène Cordélia sur scène. Elle ne gigote plus et regarde la salle) Votre lien privilégié et personnel avec les puissances supérieures. Les possibilités sont multiples : garder cette fille comme esclaves, couper sa tête et en faire un trophée, ou lui arracher les yeux. Quoi que vous choisissiez, vous serez le propriétaire d'une pièce unique ! Il suffit pour cela que vous leviez la main. Nous allons ouvrir les enchères à 2000. Qui a dit oui pour 2000 ? (Un homme lève la main) Ah, 2000. Quoi dit oui pour 2500 ? 2500. 3000 ? Oui, ou, qui dit 3500 ?
Cordélia observe cela avec horreur.
Barney : 8000. Qui dit 9000 ? Les yeux d'une visionnaire, mes amis. Vous réalisez la rareté de cette trouvaille ? (Une femme lève la main) Ah ! 9000 ! 9 qui m'amène à 10. On lève la main pour 10.000. 10.000 ? 10.000 ! Personne pour 11 ? Ah, 11 ! Allons-nous jusqu'à 12 ? 12.000 ! Très bien ! 12.000 pour le monsieur du fond ! Qui va aller jusqu'à 13.000 ? Les yeux d'une visionnaire pour 13.000 ! Qui va aller jusqu'à 13.000 ?
INT. AGENCE - NUIT.
Angel (raccroche le téléphone) : L'hôtel Ramsay de Los Angeles vient d'être redécoré. La sculpture de Van Gierson était dans le hall.
Wesley s'attache un couteau à sa cheville.
INT. SALLE DES ENCHERES - NUIT
Barney : Allez, un p'tit effort ! 12.000, allons allons allons ! 12.000 une fois, deux fois…
Cordy : Eh ! Vous payeriez deux fois plus cher pour une cataracte ! Mes yeux n'ont pas de défauts et en plus vous bénéficiez des visions ! Vous pourriez pas faire mieux ?!
Barney : 13.000 ! 13.000, très bien monsieur ! 13, c'est un chiffre extraordinaire ! On s'arrête à 13.000 ?
Cordy : Vous savez ce que ces yeux peuvent faire ? Ils peuvent voir des trucs comme… le danger, et puis aussi le…diable, les endroits… où on peut encore trouver des trésors !
Barney : Eh ! 14.000 ! Irons-nous jusqu'à… Allez…
Cordy : Allez ! C'est pas possible d'être aussi trouillard ! Tu vas te laisser piétiner par l'albinos ?! Moi je veux pas être acheté par un type pareil !
Deux types lèvent leurs mains l'un après l'autre :
Barney : 15.000 ! Très bien ! 16.000 ! 17.000 ! 18.000 ! (L'avocate de Wolfram & Hart sort son portable) 19.000 ! 20.000 ! (L'un des deux types tue l'autre) 21.000 pour le monsieur charmant au centre de la salle : Une fois, deux fois…
Avocate W&H (toujours au téléphone) : 30.000.
Barney : Ah ! Adjugé pour 30.000 $ à la belle avocate de chez Wolfram & Hart !
INT. PIECE ANNEXE A LA SALLE DES ENCHERES - NUIT
Cordélia est à nouveau bâillonnée.
Barney : Je suis sûr que cette pièce va beaucoup leur plaire.
Avocate : Je ne vais pas avoir besoin du corps. Mes employeurs m'ont demandé que les yeux seuls soient livrés.
Barney : Oui, mais une extraction, c'est une opération plutôt délicate. Nous courrons le risque d'abîmer le don de voyance. A moins que vous me donniez encore un…
Avocate : Pas question. L'extraction a toujours été comprise.
Barney : Pas les yeux de visionnaire.
Avocate : On me l'a jamais dit.
Barney : Parce que c'est la première fois qu'on en a sur le marché. - Vous envoyez la rallonge, ou alors vous la prenez entière.
Avocate (après un moment) : Allez-y.
Barney : Très bien, j'y vais. Hank, passe la pince.
Hank (pleurnichant) : Mais… je voulais le faire ! J'adore ça ! Mais tu me l'avais promis…
Barney : Ne soit pas ridicule ! Arrête ton cirque ! Donne-moi ça !
Barney prend la pince à Barney et s'approche des yeux de Cordélia.
INT. HALL DE L'HOTEL - NUIT
Angel et Wesley interpellent un employé.
Angel : La salle des congrès ?
Employé : Sous-sol.
Tous les deux descendent les escaliers à toute vitesse. Ils croisent un autre employé.
Angel (à l'employé) : On est en retard pour la vente aux enchère.
Employé : Je suis désolé, il n'y a pas de vente.
Angel (prenant son visage de vampire et agrippant la veste de l'employé) : C'est où ?!
Employé (terrifié) : Dans… Dans le petit salon, par là…
INT. PIECE ANNEXE A LA SALLE DES ENCHERES - NUIT
Cordélia est assise sur une chaise et gigote. Barney la gifle.
Barney : Allez, sois gentille… et ne bouge pas. (Il approche la pince des yeux horrifiés de Cordélia) Ca va juste faire très mal.
INT. SALLE DES ENCHERES - NUIT
Angel et Wesley arrivent dans la salle.
Angel (toujours en vampire) : La sculpture n'est plus là.
Wes : Ah oui, ça ne m'étonne pas, j'arrive toujours trop tard.
Un employé vient à leur rencontre.
Employé : Pardon, vous avez un numéro ?
INT. PIECE ANNEXE A LA SALLE DES ENCHERES - NUIT
L'employé est éjecté dans la pièce par Angel.
Barney : Hank, vas-y.
Angel se bat avec plusieurs gardes alors que Wesley tombe au sol en voulant détacher son couteau de sa cheville.
Angel (à Wesley) : Détache Cordélia !
Wes (rampe jusqu'à Cordélia) : Ca va bien ? (Il lui enlève son bâillon)
Cordy : C'était une bonne question !
Wes : Ah oui, pardon.
Il veut détacher le couteau de sa cheville, et tombe à nouveau en arrière.
Cordy : Wesley, vite !
Wesley attrape finalement une corne pour couper les liens de Cordélia, pendant que l'avocate s'éclipse de la pièce. Angel est toujours en prise avec les gardes.
Cordy (détachée) : On part d'ici ! (Elle se met à courir)
Wes (la suit) : Suis-moi !
Wesley est arrêté par Barney, qui le frappe à plusieurs reprises.
Wes : Vois alliez… découper cette jeune fille, c'est ça ?! Je vais vous laisser le temps de souffrir ! Juste pour que vous vous sentiez mourir !
Wesley se jette sur Barney.
INT. HOTEL - ESCALIERS - NUIT
L'avocate monte calmement les escaliers, en parlant dans son portable.
Avocate : La marchandise a été retirée de la vente. Et devinez par qui ?
Elle raccroche.
INT. PIECE ANNEXE A LA SALLE DES ENCHERES - NUIT
Alors que Angel frappe des gardes, Wesley se bat avec Barney. Ce dernier réussi à prendre le dessus sur Wesley, mais Cordélia attrape la corne et s'avance vers eux.
Cordy : Ca va juste faire très mal !
Elle lui plante la corne dans le dos. Barney s'effondre à côté de Wesley. Il tend la main en direction de Cordélia, qui recule en sursautant. Wesley s'éloigne de Barney, lequel se tourne sur le ventre et disparaît progressivement comme s'il se dégonflait. Angel les rejoint et Cordélia se jette dans ses bras.
Cordy (à Angel) Oh ! J'étais sûre que tu m'abandonnerais jamais !
Angel : Oui, c'était facile, j'étais avec le grand chasseur de démons féroces.
Wesley est toujours allongé par terre.
Wes (après un moment) : Heureux d'avoir rendu service.
INT. APPARTEMENT D'ANGEL - NUIT
Le lendemain. Cordélia repasse son dessin chiffonné de la sculpture.
Cordy : Il avait bien la tête de l'emploi, il était horrible ! Un vrai monstre.
Wes : Oui
Angel : Il a tué beaucoup de gens.
Wes : Et vicieusement mutilé ses victimes.
Cordy : En plus, il a commencé son enchère sur moi à 2000 $. (Elle retourne un cadre avec son dessin) Ma vision, je l'encadre parce qu'elle m'a sauvé la vie. - Et pour qu'on ait enfin un souvenir de Doyle. Qu'il soit un peu avec nous…
Wesley est debout dans l'autre pièce, sa veste à la main.
Wes (après un moment) : Bon, il est temps que j'y aille. (Il s'approche d'Angel) Au revoir Angel, qui sait quand nos chemins se croiseront à nouveau.
Angel (lui serre la main) : Wesley.
Cordy : Est-ce que tu sais où tu vas ?
Wesley parle pendant que Cordélia picore dans son assiette et qu'Angel prépare le repas.
Wes (met sa veste) : Oh, les chasseurs de démons féroces le savent rarement. Partout où le mal existe, partout où les forces de l'ombre menacent l'humanité, c'est ma place.
Cordy : Mmm. Tu donneras de tes nouvelles ?
Wes : Oui. (Il s'éloigne doucement) Oui, je n'y manquerai pas. Mais pour l'instant, le mal est là quelque part et me pousse vers mon destin. (Il regarde vers Angel et Cordélia qui ne s'occupent plus de lui) Alors, je pars.
Cordy (se retourne) : Bonne route.
Wes : Oui. (Il monte les escaliers, puis redescend) Il n'y a pas de repos pour les guerriers. On brave les tempêtes, les orages, la pluie, la famine, l'estomac désespérément vide… (Angel sert des œufs à Cordélia) Je pars.
Angel : Tu déjeunes ?
Wes (enthousiaste) : Ooh… (Il enlève sa veste) Je ne dis pas non.
Cordy : Un des plaisirs de ce boulot, après une dure nuit de lutte contre le mal, c'est les œufs.
Angel : Des toasts ?
Wes : Oui, merci.
Cordy : Mmm, je mourais de faim. (à Wesley) Il cuisine bien pour quelqu'un qui est au régime liquide.
Wes : Oh, c'est étonnant, en effet. (à Angel) On n'a pas parlé de toasts ?
Angel pose une assiette de toasts dur la table, et chacun mange avec appétit.