Wesley tient une photo noir et blanc d'un hôtel des années 1920.
WESLEY : L'Hôtel Hyperion... Il semble être abandonné.
ANGEL : 68 pièces, 68 postes vacants.
WESLEY (remettant la photo à Angel) : Californie espagnole, influence déco - je dirais qu'il a été construit à la fin des années 1920.
ANGEL : C’est aussi mon avis. C'est juste à l'ouest d'ici, dans ce qui a est le coeur de Hollywood. Rien ne dit depuis combien de temps il est vide.
Cordelia sort de sa cuisine, portant un plateau avec deux tasses et un verre. Elle pose tout sur la table.
WESLEY : A première vue, je dirais... des années.
ANGEL : Hmm.
CORDELIA (donnant une tasse à Wesley) : Thé, pour un petit déjeuner anglais. (Elle pose l'autre tasse de l’autre côté de la table) Café. (Donne le verre à Angel) O-pos.
WESLEY : Nous pensons que la raison de cette condition actuelle est la baisse du tourisme.
ANGEL : Ouai.
Angel regarde le sang dans son verre.
CORDELIA : Un problème?
ANGEL : Je - uhm... Je pense qu’il commence à coaguler.
CORDELIA : Hein ? (Elle prend le verre pour y regarder de plus près) Non, c’est de la cannelle. (Angel lui lance un drôle de regard) Quoi, je ne peux rien essayer de nouveau?
WESLEY : Euh, quel est l'intérêt ?
ANGEL (posant son verre de côté) : J'ai besoin de vous deux pour étudier son l'histoire. Découvrez qui le possède maintenant et pourquoi ils le laissent vide comme ça.
WESLEY : Qui est le client ?
ANGEL : Il n'y a aucun client. (Il se lève) Je vous contacterai plus tard pour voir ce que vous avez découvert.
CORDELIA : Très énigmatique.
WESLEY : Angel... tout ça, c'est plus qu’un soudain intérêt pour l'immobilier, non ?
ANGEL (mettant son manteau) : Vous avez accès aux fichiers de police. Concentrez-vous sur des affaires d’homicides, de disparitions non résolus. Bon, commençons par le commencement.
Cordélia et Wesley se regardent comme Angel marche jusqu’à la porte.
EXT. HOTEL - JOUR (1952)
Plan sur une rue, des voitures anciennes passent. Les personnes se promènent en costume d’époque.
INT. HOTEL - JOUR (1952)
Plan sur un porteur ouvrant la porte de l'hôtel. A l’accueil, le directeur tri quelques enveloppes tandis qu'un porteur se penche sur le comptoir à côté de lui.
DIRECTEUR : Courrier du 315. M. Ferris doit vraiment arrêter d'écrire à sa mère vu l’affranchissement. (Le porteur prend les lettres tandis que le directeur sort une bouteille de whisky de sa veste) Le petit déjeuner de Mme. Miggin avec des spiritueux de Val. Dites-lui de faire durer celui-ci. Ils ont coupé son crédit... (Il pose la bouteille et la facture sur le plateau) Et la facture hebdomadaire du 217...
PORTEUR : Pou - Pourquoi moi ? Je l'ai fait la dernière fois! Ce type me donne la chair de poule! Au lieu de cette facture, je pourrai lui donner un avis d’expulsion.
DIRECTEUR : Nous ne pouvons pas expulser des résidants pour une raison de chair de poule. Sinon, nous devrions fermer, n'est-ce pas ?
PORTEUR : Vous n’examinez jamais ses yeux ? Il n'y a rien dedant.
Le manager se moque de lui alors que le porteur s’en va.
INT. HÔTEL - ETAGE - JOUR (1952)
Le porteur arrive en ascenseur au deuxième étage. Il hésite à sortir, met se met doucement en route vers la chambre 27.
PORTEUR (frappant doucement à la porte) : Salut. Bellman. Personne n’est là ? Bien, je suppose que vous êtes sorti, alors... (Il entend un léger bruit et pose rapidement le plateau devant la porte) je vous laisse ça là, vous savez, devant votre porte et vous pourrez le ramasser quand... quand cela vous plaiera.
Il retourne à l’ascenseur et appuie à plusieurs reprises sur les boutons.
PORTEUR (avec urgence) : Allez allez, allez!!
La porte de la 217 s'ouvre et on voit une main prendre la facture. La caméra détaille l’homme de bas en haut. On voit d’abord un pantalon sombre, une chemise rouge ouverte sur un T-shirt blanc, puis on voit son visage. C’est Angel, avec ses cheveux lissés sur le côté.
1ere Partie
INT. HOTEL - VESTIBULE - JOUR (1952)
Nous entendons une voix semblant venir d'une radio ou d’une télévision.
Voix 1 : ... que je dois enseigner à ce comité les principes de base de l’Américanisme...
Voix 2 : Ce n’était pas la question! Ce n’était pas la question. La question était : avez-vous déjà fait parti... étiez-vous un membre du parti communiste ?
Voix 1 : Seul un citoyen américain peut donner sa réponse à cette question...
Voix 2 : Alors vous ne niez pas...
Voix 1 : ... qui est complètement ridicule...
Nous voyons que plusieurs résidants sont assis là et regardent un jeu télévisé. Un type ivre court après une femme blonde, en larmes.
TYPE : Oh, arrêtez-vous! Comment pensez-vous que Lana Turner a commencé ?
Angel leur jette un coup d’oeil tandis qu’il prend le journal sur une table.
PORTEUR (comme Angel le dépasse) : Euh... aucun message pour la 217.
Angel l’ignore. Le porteur va derrière le comptoir comme le directeur remet quelque chose à un porteur pour la 515. Le directeur se retourne alors pour parler à quelqu'un debout devant le comptoir.
DIRECTEUR (ennuyé) : Oui, je comprends ce qui est inscrit, mais c’est faux. Nous n'avons vraiment aucun poste vacant à l'heure actuelle.
Nous voyons que le directeur parle à une familles de noirs.
PERE : Vous rigolez. L’annonce est fausse? Bien sûr que non.
Au même moment, on voit Angel debout dans l’ascenseur. Il va jusqu’à sa porte. Il l’ouvre, et au même moment une autre porte un peu plus loin s’ouvre. Deux hommes sortent. Comme ils se sentent observés, ils prennent rapidement congé et chacun entre dans sa chambre.
Angel laisse tomber ses clefs et son journal sur une table, ainsi qu’une poche de sang. Il va remplir le seau à glace dans le couloir. Une personne parle à quelqu'un caché dans un recoin.
PERSONNE : Oui. - Oui. - Oui. - je comprends. - Bien sûr. (On entend l’autre personne chuchoter)
Angel remplit son seau et regarde de l’autre côté où il voit un homme frapper à une porte. Angel le dépasse et entre dans sa chambre. Il place la poche de sang dans le seau lorsqu’il sent une présence dans la pièce. Il met tranquillement le couvercle sur le seau. Il se retourne pour voir une femme (Judy) sortir de la salle de bain.
JUDY : Je vais avoir fini dans un instant, monsieur. (Elle va faire le lit)
ANGEL (s’approchant doucement d’elle) : Vous n’êtes pas la femme de chambre.
JUDY (nerveusement) : Je... Je ne vois pas ce que vous voulez dire...
ANGEL : Vous n’êtes pas femme de chambre dans cet hôtel. Il n'y a aucun chariot de nettoyage à l'extérieur. Ces draps sont sales. (Il s'approche d'elle) Et vous n’êtes pas aux couleurs de l’hôtel.
JUDY (craintive) : Je suis désolée... Euh, la porte était ouverte et j'étais juste... Je veux dire...
ANGEL : Il n’y a rien à voler ici.
JUDY : Non. Je n'essayais pas de vous voler. Vraiment. Je peux tout vous expliquer.
ANGEL : Ca ne m’intéresse pas. Allez vous en.
JUDY : Euh... Je ne peux pas.
ANGEL (sarcastique) : Je vais vous aider. (Il la prend par le bras pour l’amener à la porte. On entend toujours le martèlement dehors, et Angel fait le rapprochement)
JUDY : Hum... Mon petit ami, c'est ... un type jaloux...
ANGEL : Peut-être que vous ne devriez pas aller errer dans les chambres d’autres hommes.
JUDY : Attendez, s'il vous plaît! Il ne faut pas qu’il me trouve! Vous ne comprenez pas!
ANGEL : Apparemment non.
Il se déplace toujours vers la porte, mais le martèlement s’est arrêté. Angel regarde la porte où la clanche tourne doucement. Il pousse Judy contre le mur derrière la porte et l'ouvre. L’homme, à genoux, se relève.
HOMME (arrogant) : Où est-elle ? (Angel ne fait que le regarder) Ecoutez, vous ne voulez pas vraiment être impliqué dans tout ça.
ANGEL : C’est vrai. C’est pourquoi vous allez vous tourner et partir.
HOMME : Désolé, je ne peux pas faire ça, l'ami. Parce que je sais que vous la cachez là dedans.
ANGEL : Je ne cache personne.
HOMME : Non ? C’est votre parfum au lila que je sens? Allons, c’est quand je ne dois pas entrer quelque part que j’y arrive
ANGEL : Il n’y a rien à voir ici.
HOMME (rire) : Vous ne verez pas d’objection à ce que je jette un coup d’oeil, alors?
ANGEL : Que ferez-vous si je refuse?
.
HOMME (ouvrant sa veste pour révéler une arme à feu) : Non, vous ne le ferez pas.
Angel le regarde et ouvre un peu plus la porte, écrassant un peu Judy. Puis il repousse violemment la porte en avant, en plein sur le visage de l’homme
ANGEL : Eh bien, on dirai que je refuse.
L’homme essaye de prendre son arme mais Angel lui tord le bras, le prend par l’oreille et l'emmène à l'ascenseur, qui s'ouvre sur un porteur avec un chariot de bagages. Angel jette l’homme dans l’ascenseur.
ANGEL (au porteur) : Il descend.
Le porteur, sans rien dire, appuie sur le bouton pour descendre. Angel retourne à sa chambre, où Judy l’attend sur le palier.
JUDY : Ca alors! Je veux dire que c’était... Ça alors! Écoutez. Je sais que nous avons commencé du mauvais pied. Mon nom est Judy.
Angel passe devant elle et claque sa porte.
On voit le couloir, mais avec Angel revenu au temps présent.
INT. APPARTEMENT DE CORDELIA - JOUR
WESLEY : L'hôtel a officiellement fermé ses portes le 16 décembre 1979.
Il s'assoit à table, à côté de Cordélia qui est assise devant un ordinateur portable.
CORDELIA : Selon des rapports de la ville, il a été déclaré patrimoine historique. La Société qui le possède a essayé de s’en débarasser durant dix ans - aucun acheteur.
WESLEY : Mmm, pas étonnant. Même les rapports officiels indiquent une histoire concernant des meurtres datant de la construction de l'hôtel pendant l’année 1928, quand un couvreur s’est donné la mort, entraînant deux collègues avec lui.
CORDELIA : Ouai, c'est vraiment très intéressant. Que faisons-nous ?
WESLEY : Comment?
CORDELIA : Oui! Tu as remarqué qu’Angel a négligé de nous dire le... but de tout cela.
WESLEY : Oh... Eh bien… Je pense qu'en fait, nous avons une succession d’incidents... d'information arrangées par une organisation... (Cordy hausse ses sourcils) Oui, j’ai remarqué qu’il n’y avait aucun rapport. Franchement, je n'ai pas la moindre idée de ce qu’on va faire avec tout cela. (Cordélia examine quelques vieilles photo et quelque chose retient son attention) Nous pourrions faire un collage.
CORDELIA : Wesley! (Elle lui montre la photo) Regarde ici, en 1952.
Wesley découvre Angel à l'arrière-plan de la photo.
WESLEY : Eh bien. Maintenant nous avons déjà un indice, n’est-ce pas ?
CORDELIA : Ouai. Ce n'est pas que les vampires ne sont pas photographiés, c’est juste qu'ils ne sont pas bien photographiés.
WESLEY : Ce que je veux dire, c’est qu’Angel avait un rapport personnel avec cet endroit.
CORDELIA : Alors, pourquoi est-ce qu’il ne nous l’a pas simplement dit ?
WESLEY : Peut-être qu'il a eu honte de...
INT. HOTEL - CHAMBRE D’ANGEL - NUIT (1952)
Angel allume une cigarette. Il entend une musique venant d’une autre chambre.
INT. HOTEL - AUTRE CHAMBRE - NUIT (1952)
On voit un homme qui entend des chuchotements.
HOMME : Oui ? - Oui, je l'ai fait. - Oui, je l’ai fait.
Il va à la table, met son chapeau et prend une arme à feu et l'inspecte.
INT. HOTEL - CHAMBRE D’ANGEL - NUIT (1952)
Angel se verse un verre de sang.
INT. HOTEL - AUTRE CHAMBRE - NUIT (1952)
L’homme met un oreiller devant son visage et presse l’arme dessus.
INT. HOTEL - CHAMBRE D’ANGEL - NUIT (1952)
Angel, assis dans son fauteuil près à boire, entend un coup de feu. Mais il boit son sang, sans aucune émotion sur son visage.
2eme Partie
INT. HÔTEL - VESTIBULE - JOUR (1952)
Le porteur et le directeur se croisent dans le couloir.
PORTEUR : Elle commençait juste à nettoyer les chambres de cet étage quand elle l'a trouvé.
DIRECTEUR : A-t-elle touché à quelque chose ?
PORTEUR : Consuela ? Jamais ?
Ils entrent dans la chambre et voient le corps couché au pied du lit. Il réagissent à l’odeur. Le directeur met un mouchoir devant son nez.
DIRECTEUR : Oh mon Dieu. C'est le troisième depuis trois mois. Pourquoi ne peuvent-ils jamais faire ça dans leurs propres maisons ?
PORTEUR : Je l’ai vu à son arrivée. Ce type me semblait bien déprimé.
DIRECTEUR : Oh, vraiment ? Comment pouvez-vous dire ça ?
PORTEUR : Le suicide se porte bien ces temps-ci. Ils savent qu'ils ne vont rien emmener avec eux.
Le directeur entend un chuchotement indistinct. On est maintenant dans la tête du directeur.
VOIX DEMONIAQUE : Trois en trois mois. Vous aller fermer.
DIRECTEUR : Oui. Ce sera fait.
PORTEUR : Alors, qui voulez-vous que j'appelle en premier. Les agents pour nettoyer les tapis ou les flics?
DIRECTEUR : Quoi?
PORTEUR : Qui voulez-vous que j'appelle en premier.
DIRECTEUR : Ne soyez pas fou. Personne n'appelle personne. Ils nous feront fermer.
PORTEUR (désignant le corps) : Et en ce qui le concerne ?
DIRECTEUR : En ce qui le concerne? Il est mort.
PORTEUR : Eh bien, nous ne pouvons pas simplement le laisser ici.
DIRECTEUR (en s’en allant) : Non, bien sûr que non. Nous le stockerons dans la chambre froide avec la viande.
PORTEUR (abasourdi) : Le stocker? (la porte se ferme sur le directeur) Nous allons le stocker ?
INT. HOTEL - VESTIBULE - JOUR (1952)
Angel se cache dans le vestibule pour surprendre une conversation.
SCENARISTE : L’homme de la 215. Il s’est tué.
ACTEUR : Vraimen ? Suicide ?
ACTRICE : Vraiment, ici, dans cet hôtel. Et j'ai entendu dire qu'ils ne vont pas même l'annoncer.
ACTEUR : C'est épouvantable!
SCENARISTE : Qu'est-ce qui est si épouvantable ? Le type s’est donné la mort, pourquoi d’autres personnes devrait-elles être impliquées ?
ACTEUR : Tous les scénaristes sont-ils stupides ?
SCENARISTE : Tous les acteurs sont-ils naïfs ? Voulez-vous que les flics grouillent ici et posent leurs questions ? Ou la presse ?
ACTEUR : Eh bien, il n’y a rien de mal si c’est fait avec discrétion, je suppose.
ACTRICE : Ca a toujours été mon slogan.
Angel s’échappe par la chaufferie. On y voit l’homme ivre (cf 1ère partie) qui entend une voix.
VOIX DEMONIAQUE : Peut-être que ce n'était pas un suicide. Êtes-vous certains que vous êtes en sûreté ici ?
INT. APPARTEMENT DE CORDELIA - JOUR
CORDELIA : Alors, quelle chose horrible penses-tu qu’il a fait ?
Wesley dispose sur la table de la salle à manger des coupures de journaux pour retracer la chronologie des incidents de l'hôtel des années 1930 à aujourd’hui. Il ajoute une coupure de 1935 : Le tueur de Serre Revendique la Cinquième Victime.
WESLEY : Est-ce qu’il tue ses Victimes par plaisir ?
CORDELIA : Quoi ? Non, c’est un psychopathe... Angel... Je veux dire, il avait une âme alors, n’est-ce pas? Alors, il ne mangeait probablement personne. Alors, pourquoi est-ce qu’il semblait si coupable ?
WESLEY : Il ne faut pas oublier que cela s’est passé pendant une période dans la vie d’Angel où il n’était pas Angel. Enfin, pas l’Angel que nous connaissons.
CORDELIA : Tu veux dire avant Buffy. Avant sa volonté de rédemption.
WESLEY : Précisément.
CORDELIA : C’est comme une sorte de plante qui doit pousser mais pour devenir humaine ?
WESLEY : Eh bien, les fougères, on assume.
CORDELIA (songeuse) : Je parie que c'était une femme.
WESLEY : Juste parce que le tueur avait la main verte ? Je ne pense pas comme toi. Un homme peut aimer la botanique autant que n'importe quelle femme.
CORDELIA : La tentative d’Angel pour sa rédemption... Je parierai que c'était une femme.
EXT. OBSERVATOIRE - NUIT (1952)
Judy rejoint Angel, qui est debout là, fumant une cigarette et regardant la vallée.
JUDY : Le Monde est petit. (Angel lui jette un regard, puis l’ignore à nouveau) Je vous ai vu ici. J'espère que je ne vous dérange pas. J'ai pensé que je pouvais venir vous saluer.
ANGEL (sans la regarder, lui tournant toujors le dos) : Salut. (rires)
JUDY : Avez-vous vu l'exposition ?
ANGEL (tirant sur sa cigarette) : Non.
JUDY : Vous devriez. En comparaison, nos problèmes nous semblent insignifiants. Je veux dire, lorsque l'univers entier éclate...
ANGEL : Excitation des Sons.
JUDY (haussant les épaules) : Eh bien, c'est climatisé... Et c'est mieux que d’aller au ciné. (Elle prend une profonde inspiration) J'ai dû sortir de l'hôtel, après ce qui est arrivé.
ANGEL : Il est revenu ?
JUDY : Revenu ?
ANGEL : Votre petit ami.
JUDY : Oh. Non... Je voulais parler du type dans la 215. Vous savez qu'il s'est tué.
ANGEL : Ouai, je suppose qu'il l’a fait.
JUDY : Pouvez-vous penser que le papier peint a été la dernière chose qu’il a vu?
ANGEL : Peut-être que c’est le papier peint qui l'y a conduit.
JUDY : Ouai. Je pense que ça peut être l’avis de certains
ANGEL (haussant les épaules) : C'est une opinion. Mais la longue pause va être longue...
JUDY : Donc, vous, vous venez sur l'observatoire pour ... observer ?
ANGEL : Je viens ici pour être seul. C’est comme ça.
JUDY : C’est votre droit. Je l'accepte. Moi aussi je trouve qu’il est agréable d’être seul quand vous êtes... entouré par tout ces gens. (s'approchant tout près de lui) Ecoutez, euh... je sais que vous ne l’avez pas voulu, mais...vous m'avez aidé. Vous l’avez fait. Et je voudrais vous remercier pour cela.
ANGEL (qui regarde par-dessus son épaule pour la première fois) : Vous allez manquer la fin du monde.
JUDY (comme Angel s’éloigne) : C’est vrai. (Elle se met en route, mais revient sur ses pas) Je vous reverrai.
ANGEL : ... Ouai.
INT. HOTEL - VESTIBULE - NUIT (1952)
TYPE : Alors, nous sommes assis là, devant un verre, et le type me dit : ils servent des cacahuettes dans ce bar ?
ACTEUR : Et alors ?
ACTRICE : Alors, le type est complètement suicidaire et il pense aux cacahuettes ?
ACTEUR : Peut-être qu’il souhaitait quelque chose de salé.
ACTRICE : Il n’en a pas eu.
SCENARISTE : Ce n'était pas un suicide.
ACTEUR : Je croyais qu'ils l’avait trouvé avec l'arme à feu toujours dans sa main et la porte fermée.
SCENARISTE : Exactement!
ACTRICE : C'est trop parfait.
SCENARISTE : Le mystère de la porte fermée. Je l'ai écrit cent fois.
On voit Angel monter l'escalier derrière eux pour rejoindre sa chambre. Il est sur le point d'entrer quand une porte s’ouvre sur Judy, affolée.
JUDY : Eh. Pouvez-vous venir ici une seconde ? (Il vient et elle ferme la porte derrière lui) Avez-vous entendu ?
ANGEL : Entendu quoi?
JUDY (fumant nerveusement sa cigarette) : Le type de la 215. Ce n'était pas un suicide. Il a été assassiné.
ANGEL : Je ne pense pas, non.
JUDY : Si, c'est vrai. Ce qui signifie il va y avoir la police. Et des questions, et... et moi, quoique vous pensiez... enfin... dans le cas où, peut-être… (rires) Je ne veux pas affirmer que vous avez quelque chose à cacher, mais...
ANGEL : Chacun, ici, a quelque chose à se cacher.
JUDY : Ouai. J'ai juste pensé que vous pouviez... à cause de ce que vous avez fait pour moi auparavant. Alors...
ANGEL : Merci de vous inquiéter, mais il ne faut pas.
Judy essaye d’allumer sa cigarette mais ne parvient pas à brûler son allumette. Elle renonce donc
JUDY (tournant le dos à Angel) : Je devine que si nous sommes pris maintenant, ça se passera mal, hein?
ANGEL : Ca dépend. Cela a un rapport avec votre petit ami que j’ai jeté ici ?
JUDY (se retournant) : Vous saviez qu'il n'était pas mon petit ami.
Angel donne un petit coup à son briquet pour qu’elle y allume sa cigarette.
ANGEL : J'avais un pressentiment.
JUDY : Je suis presque sûre qu'il travaille pour mes anciens employeurs, la Banque Fiduciaire de la ville de Saline, au Kansas. J'étais caissière. (Elle va au lit et retire une malette) Je pense qu’il veulent peut-être ça.
Elle l’ouvre et Angel jette un coup d’oeil à l'intérieur. C'est rempli de billets de banque roulés, avec comme inscription 1000 marqué sur chacun d’eux.
JUDY : Je n'en ai dépensé aucun. Pas un dixième de dollar. Je ne peux même pas m’imaginer y toucher.
ANGEL : Pourquoi l’avoir pris?
JUDY : Je ne sais pas. J'étais fâchée - et les circonstances... Je me suis affolée. Je veux dire... les choses allaient si bien! J’aimais mon travail et j'ai aimé ce type. Nous allions nous marier. Mais ils m’ont mis à découvert à la banque et ils m'ont renvoyé. Et ensuite Peter a découvert la raison et il m'aquitté... Et je ne pouvais pas retourner d’où je venais. Je ne pouvais simplement pas. Donc j'ai pris ça et j’ai juste couru. (Voyant qu’Angel ne dit rien) Vous ne me demandez pas pourquoi ils m'ont renvoyé ?
ANGEL : Pourquoi vous ont-ils renvoyé ?
JUDY : Parce que je ne suis pas celle que je dis être. Je suis clandestine depuis mes 15 ans.
ANGEL : Clandestine? En quoi?
JUDY : Comme blanche. Ma mère était de couleur. Mon père, je ne l'ai même pas connu. Mon sang n’est pas pur. Je suis métisse.
ANGEL (marchant près d’elle, avec un sourire) C'est juste du sang, Judy. C’est simplement du sang.
JUDY : Personne ne pense ça! Même pas la famille de ma mère. Je ne suis pas une chose ou une autre. Je ne suis rien.
ANGEL : Je sais à quoi cela ressemble.
JUDY : Oui. Oui, je suis.... Je suis quelque chose. (Elle regarde Angel en biais) Je suis une voleuse! Je n’avais jamais rien volé dans ma vie, auparavant . C'est juste que... mon Dieu... les choses qu'ils m'ont dites.
ANGEL : La crainte fait faire des choses stupides.
JUDY : C'était stupide. Et je regrette ce que j’ai fait.
ANGEL : Je ne voulais pas parler de vous. Je voulais parler de vos anciens employeurs. Ils ont eu peur. C'est pourquoi ils vous ont renvoyés.
JUDY : Que vais-je faire ? Je suis prise au piège!
ANGEL (secouant la tête) : Vous n'êtes pas prise au piège.
JUDY : Si. Regardez, si je pars maintenant, cela semblera trop soupçonneux, mais si je reste ici et si les flics trouvent cela...
ANGEL : Ils ne vont pas le trouver. (Judy le regarde fixement) Parce que je vais vous aider.
INT. APPARTEMENT DE CORDELIA - JOUR
Plan sur une série de photos noir et blanc du porteur, emmené avec les menottes aux poignets. La dernière photo tenue par Wesley a pour titre "Le Porteur arrêté pour meurtre".
WESLEY : Frank Gillnitz. Il a travaillé comme porteur l'année où Angel était dans la résidence. On va la placer en 52.
Cordélia et Wesley sont assis par terre, devant une liasse de dossiers classés par années.
CORDELIA : Mais il n'a pas été exécuté avant 54. Nous ne devrions pas la mettre là ?
WESLEY : Il n'a pas été exécuté avant 54, mais le crime qu'il a commis, le meurtre et le stockage du corps dans la chambre froide, cela est arrivé en 52.
CORDELIA : C'est génial, une pareil énigme. (prenant une autre coupure de presse) Alors celle-là, on la met où?
WESLEY : Quand est-elle morte ?
CORDELIA : Hum, ce n’est pas précisé. Il est juste marqué qu'elle a été suivie à la trace par les autorités fédérales pour le vol à la banque. Elle s'est faite enregistrer à l'Hyperion en 52 et on n’en a plus jamais entendu parler.
WESLEY : 52 ?
CORDELIA : 52.
Wesley pose la coupure sur le dossier 1952, à côté d'une photo de Judy.
3eme Partie
INT. CHAUFFERIE - NUIT (1952)
JUDY : Je pense que je serai bien ici. C'est juste pour quelques jours. Jusqu’à ce que les flics soient partis.
ANGEL : Judy, il n’y a aucun flic ici.
JUDY : Eh bien, pas encore. Oh mon Dieu, je ne veux pas aller en prison. C'est simplement que... je ne peux pas. La simple pensée d’être enfermée, prise au piège... Ce serait comme la mort. Oh non, ce serait encore pire que la mort. (Pendant que Judy tourne en rond en bredouillant, Angel cache le sac) Ce... Ce serait comme... être enterrée vivante!
ANGEL (entendant le chuchotement démoniaque) : Je veux que vous retourniez à votre chambre et que vous y restiez.
JUDY : Pourquoi ?
ANGEL : Je dois sortir. Il y a quelque chose dans cet hôtel. Quelque chose qui rend les personnes folles.
JUDY : Eh, vous pensez que d’une façon ou d’une autre, s’ils voient que je n’ai pas dépensé cet argent, vous pensez qu'ils rappellerons ce détective ? Peut-être que je pourrais être une personne entière.
ANGEL (entendant toujours le chuchotement - peu convaincu) : Peut-être.
JUDY : Je veux dire qu’il existe une chose comme le pardon, n’est-ce pas ?
Angel la regarde.
Plan sur Angel, seul, revenu au présent.
INT. CHAUFFERIE - JOUR
Angel va jusqu’à l’ancienne cachette et y retrouve le sac avec l’argent. Soudain, on entend le même chuchotement que par le passé.
INT. APPARTEMENT DE CORDELIA - JOUR
WESLEY (étudiant sa chronologie) : Je sais qu’il y a un indice ici. Une force résidait à l'Hyperion au cours des dernière décennies, affectant le personnel et les résidants. Je crains qu’il n'y ait pas d’explication rationnelle à...
CORDELIA (calmement) : Un Thesulac. (Wesley la regarde fixement) Le démon de la paranoïa. Il chuchote à ses victimes, alimente leurs propres insécurités. (Wesley reste sans voix. Elle lui tend le téléphone) Angel veut te parler.
Wesley fait une grimace et prend le téléphone. Cordélia se détourne, un grand sourire aux lèvres.
WESLEY : Oui ?
Plan sur Angel, à l’hôtel, travaillant sur une boîte à fusibles
ANGEL : Un démon Thesulac a revendiqué cet endroit avant même qu'il ne soit construit. J'ai pensé que si je te racontais tout, on pourraitle suivre à la trace et découvrir où il est allé, où s’il est toujours ici.
CORDELIA (à Wesley) : Dis-lui que son instinct était bon. Il y a deux mois, un ouvrier de la ville a été attaqué par un employé de l’hôtel.
WESLEY : On n’a jamais pu trouver de relation entre ça et la fermeture de l’hôtel.
ANGEL : Bien, je vous veux, toi et Cordélia, le plus vite possible ici. Et prévient Gunn, nous allons avoir besoin de tous les muscles possibles pour détruire cette chose.
WESLEY : Comment va-t-on faire ?
ANGEL : Il va falloir l’obliger à devenir corporel pour pouvoir le tuer.
WESLEY : C’est vrai. Thesulac... Tu veux que je fasse des recherches sur le rituel ?
ANGEL : Je l’ai déjà
Wesley est surpris.
INT. LIBRAIRIE - NUIT (1952)
Le propriétaire, Denver, est assis derrière le comptoir, regardant la TV. Angel arrive.
DENVER : Ils continuent à appeler le roux toqué. Ils pourraient prendre une brunette, je trouve. Je suppose que je devrai leur écrire un mot.
ANGEL : Etes-vous Denver ?
DENVER : Le seul et l’unique. Que puis-je faire pour vous ?
ANGEL : J’ai besoin d’informations sur des démons.
DENVER : Que voulez-vous exactement ?
ANGEL : Tout ce que vous avez sur les entités, les suggestions démoniaques, les exorcismes, les rituels purifiants.
DENVER : Essayez celui-ci.
Il jette le livre à Angel. Lorsqu’Angel l’attrape, ses mains commencent à fumer, car c’est une Bible. Angel la laisse tomber et regarde Denver avec son visage de vampire. Denver prend rapidement une croix mais Angel est déjà parti.
DENVER : C'est ça! Lâche de la nuit! Et dites à vos copains que je pense très sérieusement à enlever l’affiche “Bienvenu” pour que vous autres Batards ne puissiez plus entrer sans être invités.
Alors que quelques passants le regardent fixement, Angel, toujours en vampire, arrive derrière lui et le tient fermement au cou.
ANGEL : Je sais que vous avez une certaine réputation, et c'est pourquoi je suis ici. Maintenant, ça fait longtemps que je n’ai pas ouvert une veine, mais je le ferai si vous ne m’aidez pas. Sommes-nous d’accord ? Je veux les livres du passé.
INT. HOTEL - VESTIBULE - NUIT (1952)
Plan sur le directeur lisant le Los Angeles Times. Le porteur entre.
DIRECTEUR : Qu'est-ce qui vous a pris autant de temps ?
PORTEUR : Ca n’allait pas.
DIRECTEUR (laissant tomber son journal) : Quoi!? Qu’en avez-vous fait ?
PORTEUR : Eh bien, il y est. J'ai juste dû faire un tri pour le faire entrer. Il n’y a aucun risque pour que je sois inquiété ?
DIRECTEUR : Ne soyez pas paranoïaque.
Plan sur un client se disputant.
SCENARISTE : Vous aviez plus de raisons de l'assassiner qu'aucun autre ici.
ACTEUR : Quoi ? Je ne le connaissait même pas!
SCENARISTE : C'est ce que vous dites, mais peut-être vous a-t-il vu avec un de vos petits rendez-vous galants! Peut-être vous a-t-il menacé de le dire au studio. Ou d’exposer vos petites affaires dans la presse?
ACTEUR : Ne me parlez pas comme ça, vous m’entendez!? Vous êtes juste jaloux parce que le studio ne prend pas votre appel téléphonique, l’ami!
DIRECTEUR (s’approchant) : Quel est votre problème ?
ACTRICE : Il y a un meurtrier dans cet hôtel.
TYPE : Et nous allons découvrir qui il est.
INT. CHAMBRE DE JUDY - NUIT (1952)
Plan sur Judy, assise devant un livre. Elle commence à entendre le chuchotement et ferme le livre.
VOIX DEMONIAQUE : Ils vous connaissent. Ils vous trouveront. (Judy se lève) Vous irez en prison. Combien de temps pensez-vous que vous tiendrez en prison ?
Judy ferme la fenêtre, mais le chuchotement est toujours là.
INT. LIBRAIRIE RARE - NUIT (1952)
Angel et Denver sont dans l’arrière boutique et étudient des tomes antiques.
DENVER : Alors, vous êtes devenu comme ça quand vous aviez mon âge?
ANGEL : Je ne sais pas. Quel âge avez-vous ?
DENVER : Un peu plus de trente ans.
ANGEL (offensé) : Non! ... Ce démon Thesulac, comment puis-je le tuer ?
DENVER : Vous ne pouvez pas. Partez en courant.
ANGEL : Il doit exister une façon de le tuer.
DENVER : Eh bien, d'abord vous devez le faire devenir un être de chair. Mais cela arrive seulement après qu'il ait fait un bon repas, ou si vous le ranimer. Mais il est rusé et dangereux.
ANGEL : Comment ?
DENVER : L'incantation, là, dans le livre, mais vous avez besoin d'un orbe de Ramjarin. J’en ai que je peux vous procurer pour un prix raisonnable.
ANGEL : Gratuitement
DENVER : Ou gratuitement. Euh, vous aurez aussi besoin d’herbes sacrées à réduire en poudre, et... quelque chose de vraiment grand pour le frapper.
ANGEL : Et cela le tuera ?
DENVER (haussant les épaules) : Ca pourrait. Tout comme la foudre, vous savez. Mais sans, j’emmènerai quelque chose de grand et lourd. (Angel prend la hache que lui tend Denver)
ANGEL : Emballez-la.
DENVER : Un vampire voulant assassiner un démon pour aider des gens malpropres ? Je ne le crois pas.
ANGEL : Franchement, je ne suis pas sûr non plus de ce que je fais.
DENVER : Los Angeles, mec, c’est une ville de dingues.
INT. HOTEL - VESTIBULE - NUIT (1952)
DIRECTEUR : C’est ça! Vous m'avez demandé une fois où vous pourriez acheter une arme à feu.
ACTRICE : C'était pour me protéger.
ACTEUR : Pour vous protéger, peut-être, mais ce type vous a peut-être un peu trop sollicité et...
PORTEUR (au directeur) : Il s'est tué, vous vous souvenez ?
DIRECTEUR : : Oui ? Vous étiez là ?
PORTEUR : C'était Consuela! C’est elle qui l'a trouvé!
TYPE : Ouai, elle aurait pu le trouver et le tuer ensuite.
Ils recommencent à se disputer.
HURLEMENT : Eh!
Tout le monde se calme et ont voit le copain de Judy, le nez bandé.
HOMME : Mon nom est C. Mulvihill, P.I.
SCENARISTE : Il semble soupçonneux.
MULVIHILL (montrant une photo de Judy) : Je cherche cette femme.
INT. HOTEL - VESTIBULE - NUIT
Wesley, Cordélia et Gunn marchent dans le vestibule.
ANGEL : Faisons cela.
Cordélia asperge gaiement de la poudre pour le rituel.
WESLEY : Nous vous suscitons, Thesulac du Netherworld, nous vous demandons, laissons nos esprits se rejoindre. (Il tend une main vers Gunn) Orbe de Ramjerin.
GUNN : L'Orbe de Ramjerin, s'il te plaît, le fera arriver.
WESLEY (laissant tomber sa main) : S'il te plaît! Et fais attention. Les orbes servants à la sorcellerie antique sont très fragiles.
GUNN (jetant l’orbe à Wesley) : Est-ce que j’ai l’air d’un type ne sachant pas manipuler les orbes de sorcellerie ?
WESLEY (attrapant l’orbe avec panique) : Angel!
ANGEL : Les gars, vous n’entendez pas. Si jamais il vous chuchote, ignorez-le simplement.
CORDELIA (à Angel) : On a entendu ça dans la voiture jusqu’ici.
ANGEL : Oh.
CORDELIA : Tu peux me le dire... C’était une femme, n’est-ce pas ? (Angel la regarde, gêné)
WESLEY : Nous invoquons par le pouvoir de l'orbe des prêtres de Ramjerin... ce qui était une fois dans nos pensées, à être maintenant dans notre milieu.
L’air autour d’eux commence à changer, le bâtiment se met à trembler...
INT. HÔTEL - VESTIBULE - NUIT (1952)
Ange sort de l'ascenseur. On voit du monde regroupé autour de Judy.
TYPE : Qu'est-ce qui vous donne le droit de vous cacher ici ?
JUDY (essayant de se libérer) : Arrêtez, s’il-vous plait. Vous me faites mal.
ACTRICE : Nous allons faire bien pire si vous ne nous dites pas tout.
ACTEUR : Nous savons tout de vous, miss.
DIRECTEUR : Le nom sous lequel vous vous êtes inscrite est faux! Nous en avons la preuve!
Angel s'avance lentement vers eux.
ACTRICE : Qui sait sur quoi d’autre elle a menti, la petite souillon!
JUDY : Je n'ai rien à vous dire, s'il vous plaît, je suis désolée!
TYPE : C’est maintenant que vous êtes désolée! Je croyais que vous n'aviez rien à regretter!
ACTRICE : Arrêtez la!
On bouscule Judy de tous les côtés et Angel avance plus vite.
DIRECTEUR : Avancez!
JUDY : Ce n'était pas moi! Ce n'était pas moi! (Elle voit Angel, son seul espoir) C’était lui! (Elle indique Angel, qui s’arrête, abasourdi) Regardez dans sa chambre! Il a du sang! C’est un monstre!
Tout le monde le regarde. Ils trouvent le sac contenant la hache.
MULVIHILL : Quelle sorte de maniaque êtes-vous ?
Comme Angel se retourne pour le regarder, Mulvihill le frappe au menton avec le manche de la hache, puis dans le dos. Tout le monde saute sur Angel, tandis que Judy est debout là, regardant fixement, son visage humide de larmes. Angel ne fait aucune tentative pour résister, il regarde seulement Judy.
4eme Partie
INT. HOTEL - CHAMBRE D’ANGEL - NUIT (1952)
La foule pousse Angel dans sa chambre. Ils voient les poches de sang.
TYPE : C’était vrai! C’est du sang!
DIRECTEUR : C’est un démon!
PORTEUR : Je le savais! Il me donnait la chair de poule! (à Angel) Tu vas payer maintenant, le toxicomane!
La foule pousse Angel sur le balcon.
FOULE : C’est lui! Fermez les portes!
On tire une corde autour du cou d’Angel. Judy regarde ça, horrifiée. Le regard d’Angel est vide, sans aucune émotion. La foule fait passer Angel par dessus la balustrade, et on le voit mourrir. Il y a enfin un grand silence.
PORTEUR : Ouai. Balance-toi, toxicomane! C’est ça! T’y es arrivé!
DIRECTEUR (ébahi) : Oh... monsieur... monsieur. Qu'avons-nous fait ?
PORTEUR : Quoi ? (Tout le monde s’enfui) Où est-ce que tout le monde va? C’est juste... (Il remarque qu’il est seul. Puis voit les yeux d’Angel ouverts) Oh merde!
Angel se libère de sa corde. Il sent quelque chose derrière lui, se retourne, et voit le Thesulac qui devient corporel. Le démon est encapuchonné et flotte sur des tentacules gluantes.
THESULAC : Eh bien, je ne sais pas pour vous, (rires) mais moi je suis bourré! Dieu, ce que j'aime les gens! Pas vous ? (rires) Ils me nourrissent de leurs mauvais côtés. Leurs craintes, leurs préjugés, leurs haines, et je prends ça comme une morsure et mmm-mmm-mmm! (rires) Comme une belle danse! Oh, vous vous êtes senti blessé dans vos sentiments, n'est-ce pas ? Voir ce qui arrive quand vous leur donnez votre cou. Ils jettent une corde autour de lui. (Angel commence à marcher vers la porte) Et vous aviez pensé que vous vous étiez fait une amie. Super nouvelle! C’était le cas! (Angel s’arrête, mais ne se retourne pas) C’est ce qui rend tout ça si intéressant. (rires) Vous étiez rétabli, l’ami! Rétabli dans votre foi envers les gens. Sans vous, elle n’aurait été qu’un autre hors-d'oeuvre. Mais vous avez été bon pour elle! Maintenant, elle est un repas pour moi qui va durer toute une vie! Eh, vous savez quoi ? Il y a un hôtel plein d’âmes torturées qui pourraient vraiment avoir besoin de votre aide. Qu’en dites-vous ?
ANGEL : Prenez-les tous.
Le Thesulac éclate de rire alors qu’Angel sort. Ce rire se change en hurlement de colère.
INT. HOTEL - VESTIBULE - NUIT
Le démon est dans le présent, se manifestant devant Wesley et les autres avec un cri perçant.
ANGEL : Observez ses tentacules.
CORDELIA : Pardon ?
WESLEY : Tentacules! (Il est retourné et se fait frapper)
ANGEL : Ne le laissez pas être derrière vous.
Gunn aide Wesley.
THESULAC (à Angel) : Je ne pense pas à demander... mais j'aime ce que vous me donnez, s’il est aussi délectable que le dernier, plein de paranoïa savoureuse. (les rires indiquent Wesley) Particulièrement celui-là!
WESLEY : Qu’a-t-il voulu dire?
CORDELIA : Détend-toi, Wesley.
Le Thesulac envoie une de ses tentacules dans le visage de Cordélia. Elle pousse un cri en tombant en arrière.
ANGEL : Vous avez pris votre dernier repas ici il y a longtemps. Vous n'avez dû y arriver que quand vous aviez la chance.
THESULAC : Le service de chambre dans cet hôtel était excellent. Il l’a été pendant 50 ans. La paranoïa ici, c’est comme l’excellent vin.
ANGEL (tranquillement) : Il s'améliore avec l'âge. Vous vous alimentez toujours. Gunn!
Gunn vise avec son arbalète et épingle un des tentacules du Thesulac à la rampe de l'escalier. Le Thesulac enveloppe un de ses autres tentacules autour de l'arbalète et la jette contre le mur. Cordélia et Wesley courent dans des directions différentes et tandis que le démon est distrait par Angel qui fait une roulade avant, saisissant des tentacules du démon pour les mettre dans la boîte électrique.
ANGEL : La cuisine est fermée.
Le courrant passe dans le Thesulac, qui se désagrège
WESLEY : Qu’est-ce qu’il voulait dire par “particulièrement celui-là” ? (Angel s’éloigne) Où est-ce qu’il va ?
INT. HOTEL - CHAMBRE DE JUDY - NUIT
Angel entre dans l’ancienne chambre de Judy et la trouve (vieille) assise sur une chaise.
ANGEL : Judy...
JUDY : Je ne les entends plus désormais. Sont-ils partis ?
ANGEL : Oui. (Il se met à genoux devant elle)
JUDY (souriante) : C’est vous.
ANGEL : Oui, Judy, c’est moi.
JUDY (pleurant) : Vous êtes revenu... Vous êtes le même...
ANGEL : Je ne le suis pas.
JUDY : Ils vous ont tués. A cause de moi. (Angel secoue sa tête) Je vous ai tué. Vous êtes là pour me hanter, me punir.
ANGEL : Non. Non.
JUDY : Ils étaient après moi, tous. Ils ont voulu m’envoyer en prison. C’est juste que... je ne pouvais pas être enfermée.
ANGEL : Je sais.
JUDY : Il les a tenu loin de moi. Il s’est occupé de moi. Il m’a dit que je serai en sûreté. (Elle le regarde, inquiète) Est-ce que je suis en sécurité ?
ANGEL : Vous êtes en sécurité.
JUDY : Puis-je sortir maintenant ?
ANGEL : Oui. Vous pouvez sortir.
Elle lui sourit et commence à se lever avec difficulté.
ANGEL : Laissez-moi vous aider.
JUDY : C’est juste que... j’ai besoin d’un peu de repos. (Angel l’emmène à son lit) Je suis désolée de vous avoir tué... Je suis... désolée pour tout. (Elle ferme ses yeux. Il met sa main sur la sienne) Pouvez-vous me pardonner ?
ANGEL (regardant en bas) : Bien sûr.
JUDY (chuchotant) : Je vais juste me reposer une minute... Juste une minute... Alors je pourrai sortir...
Elle ferme les yeux et meurt.
INT. HÔTEL - VESTIBULE - NUIT
Wesley, Cordélia et Gunn sont assis et attendent Angel.
WESLEY : J'ai été traité de beaucoup de choses dans ma vie, mais jamais de paranoïaque. (Gunn secoue sa tête et regarde Cordelia). A moins que les gens le dise derrière mon dos.
Angel descend l’escalier.
GUNN : Ca va, mec ?
ANGEL : Ouai.
CORDELIA : On a fini ?
ANGEL : Je pense, oui.
CORDELIA : Bien. Parce que je serai contente quand on aura quitté cet endroit. Il me donne la chair de poule.
GUNN : Plus de mensonges. Cela donne une certaine odeur. Vous le remarquez ?
CORDELIA : Je pense que c’est le démon carbonisé. Vous sentez ? Mais 70 ans de violence, grabuge et paranoïa - c’est mauvais.
ANGEL : Nous vivons dedans.
CORDELIA : Je veux dire qu’on n’aime pas trop ça.
WESLEY : Angel, toi mieux que personne peut apprécier notre monde actuel. Cet endroit a été un hôtel démoniaque.
ANGEL : Mais plus maintenant.
WESLEY (regarde autour de lui, puis se penche vers Angel) : Tu ne me trouves pas particulièrement paranoïaque, n’est-ce pas ?
ANGEL : Pas particulièrement.
WESLEY : Oh, merci mon Dieu! J’étais inquiet.